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France : le tourisme médical pourrait rapporter 2 milliards d’euros

30 000 emplois créés en cinq ans : c'est ce que permettrait le développement de l'accueil des patients étrangers en France, selon un rapport remis aux ministres de la Santé et des Affaires étrangères.

Ce sujet tabou pourrait rapporter gros. Si "l'accueil de personnes, voire de personnalités étrangères, malades dans les établissements hospitaliers français (…) n'est pas un phénomène récent", le développement d'une demande internationale de soins de qualité l'est, explique en préambule de son rapport l'économiste Jean de Kervasdoué.

"En cinq années, incluant l'année de lancement, il est envisageable (…) d'atteindre un chiffre d'affaire de l'ordre 2 milliards d'euros qui est le chiffre allemand actuel" et qui "se traduirait par la création de 25 000 à 30 000 emplois", selon lui.

D'autres pays se sont lancés

Sollicité en février dernier par la ministre de la Santé Marisol Touraine et son homologue du Quai d'Orsay Laurent Fabius, l'économiste livre une série de recommandations pour "valoriser les atouts de la France" face à ce marché porteur, et enrichir les caisses des hôpitaux.

Israël, la Turquie ou encore, depuis une dizaine d'années, l'Allemagne se sont lancés dans le développement du tourisme médical pour attirer une clientèle qui ne trouve pas les soins adéquats dans son pays d'origine, est soumise à des délais d'attente trop longs ou encore à des tarifs trop élevés.

De nombreux freins, notamment culturels

Mais l'amorce d'un virage similaire en France fait face à des freins culturels, en particulier à l'hôpital public. En témoigne la polémique suscitée en mai dernier par la privatisation d'un étage de l'hôpital parisien Ambroise Paré pour un riche émir, rappelle Jean de Kervasdoué.

Les contraintes administratives, la vétusté de certains locaux, la barrière de la langue ou encore l'interdiction de la publicité pour les médecins font également partie des obstacles soulignés dans le rapport.

Création d'un établissement public à caractère industriel et commercial

Pourtant, la France dispose aussi de nombreux atouts, fait valoir l'économiste, citant une médecine "réputée pour sa qualité, son humanité et son accessibilité", ses tarifs compétitifs ou son statut de première destination touristique mondiale.

Pour mieux les exploiter, Jean de Kervasdoué préconise la création d'un établissement public à caractère industriel et commercial (Epic), intitulé Medical-France, qui serait "chargé de promouvoir, d'organiser et de contrôler la prise en charge des patients étrangers en France", créé par "les ministères des Affaires étrangères, des Affaires sociales et de la Santé et de l'Intérieur".

Création d'un label pourles hôpitaux

Cet organisme pourrait alors "définir et mettre en oeuvre un cahier des charges" et un label pour les hôpitaux "capables d'accueillir les malades étrangers", ou encore développer un "portail numérique" en "au moins six langues".

"Faire évoluer la notion de publicité pour une équipe médicale", "simplifier les procédures de visas pour les patients" ou "favoriser l'ouverture d'hôtels haut de gamme spécialisés dans l'accueil de malades et de leurs familles" font également partie des recommandations.

L'une d'entre elles a déjà été retranscrite dans la loi Macron, en cours d'examen au parlement, qui doit permettre aux CHU de créer des filiales pour développer leur expertise à l'international.

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