« L’Harmonie Beachcomber augmentera de 10% notre nombre de chambres »
A la tête de Beachcomber Resorts & Hotels depuis désormais 15 mois, Stéphane Poupinel de Valencé évoque les développements du groupe et ses huit établissements situés à Maurice. Un neuvième, l’Harmonie Beachcomber, ainsi qu’un golf 18 trous, doit voir le jour fin 2027.
L’Écho touristique : Comment se porte Beachcomber Resorts & Hotels ?
Stéphane Poupinel de Valencé : Très bien. Sur le dernier exercice allant du 1er juillet 2023 au 30 juin 2024, nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros avec un EBIDTA de 95 millions d’euros. Cela représente une croissance de 10% par rapport à l’exercice précédent. C’est d’autant plus une belle performance quand on sait que 20% de notre inventaire de chambres (2 014 au total, Ndlr) était fermé durant le premier trimestre pour cause de rénovation. Malgré cela, nous avons réussi à optimiser le taux d’occupation de nos hôtels, à 73% sur l’année clôturée au 30 juin.
Des indicateurs qui nous montrent que le service et l’hospitalité mauricienne attirent vraiment les visiteurs. Nous avons d’ailleurs constaté un véritable engouement après le Covid avec des clients en quête d’expériences et de souvenirs.
Dans le même temps, ces bons résultats nous permettent de générer de la trésorerie, que ce soit pour rénover les chambres et/ou élaborer de nouveaux projets.
Justement vous supervisez la construction d’un neuvième établissement sur l’île ?
Stéphane Poupinel de Valencé : Oui, en fait, nous avons lancé un vaste projet sur un terrain de 150 hectares aux Salines de Rivière Noire sur la côte Ouest de l’île, à seulement 15 minutes du mythique Paradis. Avec une enveloppe budgétaire d’environ 300 millions d’euros et développé sur dix ans, le complexe (Harmonie Golf & Beach Estate) comprendra 220 villas de luxe de plain-pied, un hôtel 4*, l’Harmonie Beachcomber, de 220 clés, ainsi qu’un golf de 18 trous. Entre montagnes et lagon, cet établissement qui augmentera notre nombre de chambres d’environ 10% devrait être livré fin 2027. Nous sentons à travers nos puissants réseaux commerciaux qu’il y a une véritable demande pour du 4*.
L’hôtellerie est un véritable ascenseur social.
Comment améliorez-vous l’expérience client ?
Stéphane Poupinel de Valencé : Nous sommes des marchands de bonheur mais nous ne nous endormons pas sur nos lauriers. Nous sommes dans une culture d’amélioration permanente. Par exemple, en intégrant toujours plus de très grands chefs et sommeliers. Ou encore en étoffant nos activités nautiques comme la possibilité de faire le soir du stand-up paddle doté d’éclairage LED. Nos huit hôtels seront également tous équipés d’une piste de padel.
Régulièrement nous visitons d’autres hôtels, en France, à l’étranger. Sans vouloir copier, cela nous inspire et permet de coller aux tendances actuelles et attentes de nos clients. On se demande toujours comment en attirer de nouveaux chez nous.
En fait l’amélioration de l’expérience client est systématiquement liée à l’innovation et aujourd’hui la digitalisation. Mais attention, cela ne se fait pas au détriment de l’humain. Celui-ci reste au cœur de nos priorités. Nous sommes profondément mauriciens et fiers de l’être. Et nous voulons faire vivre l’hospitalité mauricienne avec simplicité et générosité. D’ailleurs Léonard de Vinci ne disait-il pas que « la simplicité est la plus grande forme de sophistication ».
Vous insistez également sur l’aspect tourisme durable ?
Stéphane Poupinel de Valencé : « People first », « Guest experience » et « Sustainability » sont nos trois piliers. Au niveau du tourisme durable, 2024 a constitué une année charnière pour nous. En février nous avons intégré le Stock Exchange of Mauritius Sustainability Index (SEMSI). Cette entrée sur l’indice boursier de durabilité est une reconnaissance de la démarche forte du groupe en matière de développement durable. Par ailleurs, Beachcomber Resorts & Hotels a obtenu la certification environnementale Earth Check Gold (pour les hôtels Paradis, Dinarobin et le siège du groupe Beachcomber House où travaillent 250 employés, Ndlr). Cela concerne la gestion de l’eau, de l’énergie, des déchets…
Je voudrais aussi évoquer la Fondation Espoir Développement Beachcomber (FED) qui chaque année depuis 1999 permet à des jeunes déscolarisés de suivre une formation aux métiers de l’hôtellerie à travers le Projet Employabilité Jeunes. Vous savez l’hôtellerie est un véritable ascenseur social et à ce titre nous sommes fiers d’accompagner de nombreux jeunes. Nous en formons environ 300 chaque année depuis dix ans.
« Le canal agences de voyage constitue un vecteur important avec environ 65% des réservations. »
Que représente le marché français dans l’activité de Beachcomber Resorts & Hotels ?
Stéphane Poupinel de Valencé : Il demeure un marché prioritaire, autour de 20% et stable au regard des années précédentes. Viennent ensuite l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie. Au niveau des réservations, le canal agences de voyages constitue un vecteur important avec environ 65% des réservations. Les ventes directes quant à elles sont de l’ordre de 20%.
Nous entretenons un lien très fort avec les agences de voyages en organisant notamment de nombreux éductours, en particulier la Beachcomber Aventure, notre petit Koh-Lanta animé par Denis Brogniart, qui verra s’affronter une vingtaine d’agents de voyages le printemps prochain.
*Royal Palm, Dinarobin, Paradis Trou aux Biches, Shandrani, Victoria, Cannonier, Mauricia