Tourisme et Handicap : Il faut informer les professionnels

L'Echo Touristique : Les journées nationales Tourisme et Handicap sont organisées ce week-end. Quel est leur objectif ?

Annette Masson : Il s’agit de démontrer aux personnes handicapées que les prestataires de tourisme font des efforts et que peu à peu des propositions pour leurs loisirs et leurs vacances existent. On veut parler un peu des bonnes pratiques, ne pas être toujours dans le négatif. Il faut aussi informer les professionnels, qu’ils se rapprochent de leurs collègues qui ont mis en place des initiatives intéressantes. Nous souhaitons aussi informer le grand public, leur dire que le tourisme pour tous et ensemble est possible, faire de l'intégration.

L'Echo Touristique : Pour les personnes en situations de handicap, quels sont les principaux freins au voyage en France ?

Annette Masson : Il y a encore des soucis de transport. La majorité des personnes en fauteuil ont leur voiture mais sur le TGV par exemple, il faut savoir qu’ils n’ont qu’une place PMR (ndlr : Personne à Mobilité Réduite) par rame. Pour l’aérien, s’il y a des toilettes accessibles dans les nouveaux appareils, comme l’A380, ce n’est pas le cas pour tous. Il y a aussi des efforts à faire sur l’accueil et la formation du personnel. Nous sommes en retard par rapport aux Etats-Unis.

Il faut signaler une belle avancée avec les taxis à Paris. G7, avec son service Horizon propose 200 véhicules adaptés, avec un objectif de 400, à un prix identique. Ils ont également mis en place des formations pour les chauffeurs, comme savoir plier un fauteuil roulant, comment communiquer avec des personnes sourdes ou malentendantes.

L'Echo Touristique : Quels sont les autres difficultés, l’offre est-elle suffisante ?

Annette Masson : Il y a des évolutions notables sur l’offre accessible, mais il y a finalement peu de choix par rapport à l’offre global. Lorsque l’on part en vacances, il ne suffit pas d’avoir un hôtel accessible, on ne va pas rester dans une chambre ! Il faut donc que l’on puisse accéder aux commerces, aux loisirs, que cela soit les musées, les parcs, ou les piscines, par exemple. C’est l'objectif du label Destination pour Tous, qui doit permettre de proposer des territoires avec un ensemble de structures adaptées. Mais on l’attend toujours !

L'Echo Touristique : Quelles mesures pourraient favoriser le tourisme pour les personnes en situation de handicap ?

Annette Masson : Il faudrait, au moins, un véritable investissement de nos autorités, une stratégie, et démontrer une vraie volonté avec des aides pour les travaux ou pour favoriser l'emploi des personnes handicapées dans le secteur touristique. Cela favorisera un changement de mentalité et de regard.

L'Echo Touristique : L'offre en matière de tourisme accessible est-elle assez visible ? Aucun site ne recense l’ensemble de l’offre de manière ergonomique, ni Tourisme et Handicap, ni Rendezvousenfrance.com.

Annette Masson : La DGCIS est en train de faire un site avec les marques du tourisme, dont Qualité Tourisme et Tourisme et Handicap. L’association Tourisme et Handicap, de son coté, va lancer une nouvelle version de son site, on espère avant l’été 2013. Il y aura un moteur de recherche pour trouver les sites labélisés (musées, hôtels, parcs…) suivant la destination ou l’on veut se rendre. Nous ne pouvons plus compter uniquement sur Atout France ou des privés qui font un mélange des genres préjudiciables pour la clientèle handicapée