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Thomas Cook : l’APST réagit aux accusations de RMC

Un reportage diffusé chez nos confrères de RMC, diffusé en début de semaine dernière, affirme que l’APST « retarde le remboursement de clients lésés par la faillite de Thomas Cook ». Nous avons sollicité la caisse de garantie pour faire le point.

Plus de deux ans après la faillite du géant britannique, certains clients sont toujours en attente d’un remboursement. Lassés, ils ont appelé la rédaction de RMC, qui a pris contact avec une ancienne salariée de l’APST, garant financière de Thomas Cook en France, et obligée de rembourser des sommes astronomiques suite à la faillite du plus vieux voyagiste du monde.

Selon une ancienne salariée interrogée par RMC, l’APST a volontairement découragé les clients de demander leurs remboursements rapidement, en leur faisant croire, par exemple, qu’il était obligatoire de se manifester auprès d’un mandataire judiciaire pour prétendre à ce remboursement. 

Suite à de telles accusations, Alix Philipon, présidente de l’APST, est en colère. Avec Cédric Dugardin, dont le mandat se terminera le 14 décembre et d’Emmanuel Toromanof, secrétaire général de la caisse de garantie : tous les trois s’inscrivent en faux contre le reportage de RMC, « à charge et sans fondement ».

3 900 dossiers incomplets

« J’aimerais que l’on arrête de raconter des salades », annonce d’emblée Alix Philipon. « Nous rembourserons tous les dossiers qui sont à rembourser. Comme vous le savez, le coût du sinistre s’élève à 42 millions d’euros. Nous avons pris en service pour environ 19 millions », ajoute-t-elle. « Actuellement, nous sommes en train de payer pour 1893 dossiers, la somme de 4,378 millions d’euros. Cela ne va peut-être pas assez vite, mais c’est un énorme travail ». Et de renchérir « il faut arrêter de raconter que l’on ne paie pas ou que l’on retarde les paiements. » 

« Nous n’avons pas pléthore de personnel. Actuellement nous traitons environ 1000 dossiers par semaine », insiste Cédric Dugardin. « 3 600 dossiers complets vont être remboursés dans les semaines qui viennent, au fur et à mesure que nous recevons les certificats de créances. A la mi-janvier 2022, nous aurons remboursé 5500 dossiers sur 9400. Le reste, ce sont des dossiers incomplets. Sur ces incomplets, au nombre de 3900, il y en a 1600 qui sont en cours de traitement. Par ailleurs, nous en avons 1500 sur lesquels nous attendons les documents des clients. Enfin, il reste 800 dossiers à étudier. »

Un reportage « bizarre »

Quid donc du reportage mené par RMC ? C’est Emmanuel Toromanof qui répond : « Ce reportage est bizarre. Nous n’étions pas prévenus que ce serait filmé. De plus il était prévu que ce reportage permette aux clients de comprendre comment monter leurs dossiers de réclamation et quand ils allaient être remboursés. »

« Quant au fait que la journaliste dise que nous ne respectons pas la loi, je lui ai dit trois fois, mais cela a été coupé dans le reportage. Dans le livre II du code du tourisme, il est écrit qu’en cas de procédure collective, on pouvait repousser le règlement au dépôt de l’état des créances, ce qui permet de vérifier les créances qui n’ont pas lieu d’être. »

Pour mémoire, environ 54 000 clients ont été lésés par le sinistre Thomas Cook France. 11 000 personnes ont été rapatriées, 21 000 pris en « service ». Il en restait 21 000 clients à traiter sur la prise en deniers, correspondant à environ 9600 dossiers. « Aujourd’hui, nous en traitons environ 1000 par semaine, précise Cédric Dugardin. Effectivement cela a été long, mais il faut savoir que le Tribunal de commerce de Nanterre ne s’est pas vraiment pressé pour renvoyer les certificats d’admission de créances. Devant l’ampleur du sinistre et du nombre de clients, il a sous-traité. La procédure a pris un retard considérable. »

« Toutes ces bêtises commencent à me fatiguer »

« Tous ces clients qui n’ont pas été remboursés, c’est parce que le liquidateur n’avait pas déposé les créances, note Emmanuel Toromanof. Aujourd’hui, on nous reproche de cette longueur dans le temps… »

« Ce reportage est désolant », ajoute Cédric Dugardin « Si le mandataire-liquidateur et le Tribunal de Commerce de Nanterre ont « glandé » pendant quatre mois, ce n’est quand même pas de notre faute. Mais depuis le mois d’avril, nous sommes en mesure de rembourser les clients et c’est ce que nous faisons. Dire que nous repoussons volontairement les remboursements, c’est totalement erroné. » Il ajoute que la caisse de garantie ne prend pas de frais de dossier, contrairement à des informations de presse. Et le mandataire d’évoquer un reportage « totalement à charge et vicié ». « C’était un piège et nous sommes tombés dedans. »

Le dernier mot d’Alix Philipon : « Toutes ces bêtises commencent à me fatiguer. »

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