Surcharge NDC/voyage d’affaires : Air France rétropédale… jusqu’à fin septembre
La compagnie aérienne maintient la surcharge dans le loisir, mais la suspend dans le voyage d’affaires. C’est le résultat d’une mobilisation générale.
Henri Hourcade, directeur France d’Air France-KLM, était formel, lors du récent Forum du Syndicat des entreprises du tour-operating (Seto). Pas question de remettre en question la surcharge GDS*, même si le nouveau système de distribution n’est pas opérationnel à 100%. En précisant toutefois « sur le segment loisir, l’objet de ce congrès », où la surcharge de 26 euros l’aller-retour est déjà facturée. Et pour cause : dans le voyage d’affaires, Air France rétropédale un peu. Le groupe aérien instaurera pour le business travel la surcharge à compter du 30 septembre 2022, et non du 1er mai, grâce à la mobilisation de la profession.
« Début mars, nous avons eu un conseil d’administration des Entreprises du Voyages, auquel nous avons convié Henri de Peyrelongue d’Air France, explique Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage (EdV). Ensuite, j’ai organisé une réunion sur le NDC avec tous les présidents de réseaux volontaires et des grandes TMC. Les EdV ont envoyé un courrier à Air France, pour partager notre position commune, soit notre opposition à la surcharge NDC et à la suppression des Private Channels. Depuis, chacun a fait du lobbying. Je pense que notre action collective a prouvé à Air France que son empressement allait à l’encontre des intérêts de la profession. »
« Si Air France et les GDS ne sont pas prêts le 30 septembre, il faudra encore reporter »
Le groupe aérien reporte de cinq mois la surcharge, soit au 30 septembre. « C’était notre demande. Il reste six mois à Air France pour développer les fonctionnalités manquantes. » Un groupe de travail sera bientôt constitué afin d’identifier les fonctionnalités défaillantes.
« Si Air France et les GDS ne sont pas prêts le 30 septembre, il faudra encore reporter » la mise en place de la surcharge, indique Jean-Pierre Mas.
Au sujet de la nouvelle norme de distribution des billets d’avion, Laurent Abitbol, président de Marietton Développement, était sorti de ses gonds lors du Forum du Seto. « Avec le NDC, la profession est victime d’une bataille entre compagnies et GDS. C’est une escroquerie. Pour les TO, le NDC est moins grave. Pour l’affaire, beaucoup plus. Or le truc ne marche pas du tout via Amadeus. » « C’est pour cela qu’on demande le report de la surcharge de quelques mois, pour le voyage d’affaires. »
Le report est une belle victoire pour la profession. Reste à Air France-KLM le soin d’améliorer la norme. Aujourd’hui, NDC fait perdre les professionnels en productivité, surtout lorsqu’il s’agit de modifier ou d’annuler des billets d’avion. Ce qui peut aussi provoquer la grogne des clients finaux : les entreprises n’ont pas envie de payer les surcoûts liés à la baisse de productivité des agences…
*surcharge appliquée sur les vols réservés via le GDS « classique » et donc en dehors de la norme NDC
A lire aussi :
