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Air France : la surcharge GDS de 26 euros s’appliquera à tous au printemps, selon Henri Hourcade

Le passage au NDC et la surcharge GDS de 26 euros font grincer des dents parmi les agences. Mais pour Henri Hourcade, directeur France d’Air France-KLM, le déploiement se poursuit comme prévu.

L’Echo touristique : Air France appliquera-t-elle bel et bien une surcharge GDS de 26 euros dès le 1er mai dans le voyage d’affaires, après l’avoir instauré dans le loisir ?

Henri Hourcade : Depuis une bonne année, nous avons progressivement mis en place cette surcharge GDS de 26 euros par vol – 13 euros par sens – pour les transactions ne passant pas par NDC. Nous l’avons déployée pour le marché loisir. Effectivement, nous avons prévu d’instaurer cette surcharge à partir du printemps prochain dans le voyage d’affaires. Je ne peux pas partager de date précise puisque nous sommes dans le cadre d’accords bilatéraux avec les agences de voyages, qui sont confidentiels.

Aujourd’hui, dans le loisir, NDC fonctionne sans problème. Près de 25% des réservations en ventes agences en France passent par NDC, et ce sont principalement des réservations loisirs. Ce n’est plus un phénomène marginal. Les agences de voyages transfèrent graduellement leur activité sur NDC. Au niveau des agences en ligne loisirs, 80% des volumes passent par NDC.

Au printemps, ce sera donc aussi la fin des Private Channels ?

Henri Hourcade : Oui. Les Private Channels constituaient – et le sont encore pour le marché affaires – un moyen d’accompagner la transition et le passage sur NDC, en excluant la surcharge. Nous n’avons pas de raison de changer notre calendrier. Tous les acteurs sont très mobilisés sur le sujet : agences, TMC, SBT…

L’objectif est d’atteindre 100% de réservations NDC.

Laurent Abitbol (Marietton) a dit « Je demande officiellement à Air France de repousser d’au moins 8 mois la surcharge NDC dans le voyage d’affaires. » Pour vous, ce n’est donc pas envisageable…

Henri Hourcade : Oui, c’est ça. Nous regardons les développements en cours. Tous les éléments sont au vert. Ce qui nous permet de dire que, lors de la mise en place de la surcharge (dans le voyage d’affaires, NDLR), l’environnement sera mûr.

Pourtant, les agences estiment que le passage au NDC va créer une tarification discriminatoire, puisque les billets vendus par les agences seront potentiellement 26 euros plus chers que sur le site d’Air France…

Henri Hourcade : C’est tout le contraire que nous voulons faire : NDC est un moyen de rendre accessible à nos partenaires agences l’ensemble de nos innovations en termes de produits et de tarifs. Jusqu’à maintenant, l’essentiel de l’innovation y compris le dynamic pricing passait uniquement par les sites web des compagnies aériennes.

Il n’y a pas de surcharge de 26 euros si vous êtes sur NDC. La surcharge s’activera uniquement quand l’agence restera dans l’environnement traditionnel du GDS.

Vous avez néanmoins 1 à 2 euros de frais facturés sur les réservations NDC…

Henri Hourcade : En fonction du choix de l’agence pour accéder à NDC, via des agrégateurs GDS comme Amadeus X par exemple, vous avez effectivement une petite surcharge. C’est moins de deux euros par segment. Si l’agence est en Direct Connect avec nous, il n’y a pas de surcharge mise en place par la compagnie. C’est le cas aussi par exemple avec Travelfusion. 

« NDC ne marche pas » dit Laurent Abitbol. « C’est une technologie inaboutie », ajoute Jean-Pierre Mas (Entreprises du Voyage). Que leur dîtes-vous ?

Henri Hourcade : Je leur réponds qu’on ne peut pas dire que cela ne fonctionne pas quand 80% des volumes des agences en ligne passent par NDC. Pour le marché d’affaires, nous sommes confiants : nous serons opérationnels à la date prévue de la fin des Private channels dans le voyage d’affaires, soit au printemps. Nous prévoyons d’ici là des développements fonctionnels, d’ergonomie, d’éligibilité des tarifs. Le dynamic pricing sera en place dans le business travel. Les « Bundles » aussi. Les carburants durables et les accès salon suivront, ils ne seront pas accessibles dès le printemps. Nous travaillerons mieux avec nos partenaires. C’est une révolution qui permet de redonner le contenu aux agences.

Air France ne reviendra pas à la commission.

Le problème, c’est cette surcharge de 26 euros, dissuasive pour le client. Donc, vous voulez que 100% des réservations passent par NDC pour y échapper ?

Henri Hourcade : Le plus possible, bien sûr. L’objectif est d’atteindre 100% de réservations NDC, mais pas dès cette année. Le GDS subsistera dans des cas très complexes, sur l’interligne par exemple.

Marietton demande le retour de la commission aux agences. Votre réaction ?

Henri Hourcade : Ce n’est pas du tout notre objectif. Air France ne reviendra pas à la commission. Il y a 20 ans, le marché mondial est sorti de ce système opaque, que les clients rejetaient. Il faut s’en souvenir : les acheteurs corporate n’acceptaient plus l’absence de transparence. Ils voulaient clairement savoir ce qu’ils payaient à la compagnie aérienne comme à l’agence. Le système de la commission est mort dans les années 2000. Air France/KLM n’a pas du tout l’intention de revenir en arrière.

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