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Vacances Sinorama sous tutelle au Canada : quel impact sur le marché français ?

L’affaire fait grand bruit au Canada. Vacances Sinorama, qui possède une filiale en France, a perdu son permis d’agence de voyages outre-Atlantique.

Mardi 7 août, l’Office de la protection du consommateur (OPC) a annoncé que le permis de Vacances Sinorama n’était pas renouvelé. Cette agence de voyages québécoise, connue pour ses voyages en Chine et ailleurs dans le monde à des prix très bas, est placée sous la tutelle de l’Etat depuis le 24 juillet en raison d’un manque à gagner de 11 millions de dollars canadiens, rapportent différents médias québécois.

Un administrateur provisoire, PricewaterhouseCoopers, a été nommé au Canada afin de protéger les clients de l’entreprise. Les voyages prévus jusqu’au 9 septembre auront lieu, et seront organisés par les voyagistes Chanteclerc et Traditours. Les personnes qui devaient voyager à compter du 10 septembre devraient être remboursées.

Vacances Sinorama n’a pas dit son dernier mot, et conteste devant le Tribunal administratif du Québec la décision de de ne pas renouveler son permis d’agent de voyages, signale notre confrère B2B québécois Tourisme Plus.

Protégé en France par Groupama

En France, Sinorama Voyages est une SARL enregistrée au Registre du commerce depuis 2012, et immatriculée au Registre des opérateurs du tourisme d’Atout France. « Nous sommes son garant depuis quelques années », ce qui protège les clients directs, nous a précisé un porte-parole de Groupama. A ce jour, aucun incident de paiement ou inscription de privilège ne serait à déplorer dans l’Hexagone.

Interrogée par nos soins, Sinorama en France nous a signalé que son responsable était actuellement en congés, jusqu’au début du mois de septembre. « Nous sommes indépendants » de la structure canadienne, a simplement indiqué l’employée jointe au téléphone, refusant de décliner son identité. « Nous poursuivons notre activité. Nous maintenons nos voyages en Europe, mais certains voyages en Chine sont annulés ». Alors, quid des éventuels remboursements ?

Des voyages annulés, d’autres maintenus

Sur le site Internet, impossible par exemple d’effectuer une réservation pour « Les trésors de Thaïlande ». « Ce voyage a été supprimé », a répondu le service client à notre appel anonyme, en précisant que d’autres destinations étaient réservables en Asie, au Vietnam et au Cambodge par exemple. Effectivement, il était a priori possible ce matin d’acheter en ligne un voyage de 14 jours combinant ces deux pays jusqu’au mois de décembre.

Reste à connaître les incidences des déboires de la société québécoise à plus long terme pour les clients français. Créé en 2005 à Montréal, Sinorama possède, selon son site web, des « filiales aux quatre coins du monde (…) : aux États-Unis, au Canada, en France, en Allemagne, en Nouvelle-Zélande, à Hong Kong et en Chine ». Des filiales qui ont de fait des relations d’affaires avec leur maison mère, a minima sur le plan opérationnel et contractuel. La filiale ontarienne, elle, a cessé ses activités le 8 août, lorsqu’elle a remis volontairement son permis, précise le journal La Presse.

Sur son site web, Sinorama assure avoir fait voyager, au cours de l’année 2017, 40 000 personnes en Asie. Revendue par des agences de voyages, l’entreprise programme aussi des voyages en Europe et en Amérique du Nord, notamment en autocar, avec une politique de prix agressive. Certains professionnels français l’accusent d’ailleurs de concurrence déloyale ou de parasitisme.

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