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En Espagne, le nouveau registre administratif met le secteur touristique en ébullition

Après l’application, lundi 2 décembre, de nouvelles règles d’enregistrement des voyageurs visitant l’Espagne, les professionnels du tourisme font entendre leur désaccord.

Demande « disproportionnée », mesure « incompréhensible » voire « ridicule » : en Espagne, les professionnels du tourisme sont vent debout contre de nouvelles règles d’enregistrement des voyageurs qui viennent d’entrer en vigueur, accusées de menacer la vie privée et d’alourdir le travail bureaucratique de façon inutile.
Ce nouveau registre, mis en place depuis lundi 2 décembre, impose aux hôtels, aux campings, aux agences de voyages et aux entreprises de location de voitures de fournir des informations « précises et indispensables » sur leurs clients, par le biais d’une plateforme numérique dédiée. Faute de respecter ces règles, les entreprises s’exposent à des amendes pouvant aller jusqu’à 30 000 euros, selon le décret à l’origine de ce dispositif.
L’objectif est d’améliorer la « prévention » et la « lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée », a souligné dans un communiqué le ministère de l’Intérieur – à l’origine de ce nouveau dispositif, décrit comme « plus agile » et « moderne » que le système jusque-là en vigueur. Les professionnels concernés étaient déjà tenus de transmettre aux autorités le nom, l’adresse électronique et le numéro du document d’identité de leurs clients. Ils doivent désormais ajouter, notamment, le numéro de téléphone, le lieu de naissance ou des détails sur le mode de paiement.

« Un décret malheureux et incompréhensible » 

Une demande jugée excessive par les organisations professionnelles du secteur, qui disent devoir collecter dans le cadre de ce nouveau système plus de 40 informations sur leurs clients, voire plus de 60 en ce qui concerne les réservations de location de voiture.
« Nous sommes confrontés à un décret gouvernemental malheureux et incompréhensible », a dénoncé mardi dans un communiqué Juan Molas, président de l’association de professionnels Mesa del Turismo, en dénonçant le manque de « dialogue » des autorités. Avec ce nouveau système, « la vie privée des personnes n’est pas respectée », a abondé dans une vidéo Ramón Estalella, secrétaire général de l’association hôtelière Cehat. Cela fait peser « un risque très important » sur les entreprises concernées, a-t-il ajouté.
Décidée à faire annuler ce nouveau dispositif, la Confédération espagnole des agences de voyages (CEAV) a envoyé lundi une lettre aux ministres de l’Intérieur et du Tourisme, dénonçant une « norme disproportionnée » susceptible de fragiliser les entreprises du secteur, « en majorité des PME ». « Nous ne soumettrons personne à un interrogatoire, nous ne pouvons pas le faire », insiste ce courrier, qui rappelle que nombre d’entreprises « ne peuvent pas supporter les coûts opérationnels » de ce système, susceptible selon lui de faire fuir les visiteurs.
Deuxième destination touristique mondiale après la France, l’Espagne a accueilli 85,1 millions de visiteurs l’an dernier, soit un record. D’après l’organisation patronale Exceltur, ce chiffre devrait être dépassé cette année, le pays ayant connu une fréquentation historiquement élevée l’été dernier.

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