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Responsabilité de plein droit de l’agence : un réseau ose la défendre

"Je suis souvent un extraterrestre dans mes positions", s’amuse François Piot, PDG du groupe Prêt à Partir, avant de défendre son point de vue. "Il faut selon moi se battre pour que nous restions responsables de plein droit".

"La responsabilité de plein droit justifie l’existence de l’agence de voyages comme ‘guichet unique’, ce qui renforce notre rôle aux yeux de nos clients", estime François Piot. Pour lui, c'est l'équivalent du contrat de confiance de Darty.

Le PDG de Prêt à Partir assume et motive sa position, aux antipodes de celle des Entreprises du Voyage. "Evidemment, notre responsabilité a un coût, mais représente aussi un avantage que nous avons sur un voyageur contractant en direct avec un réceptif, et se soumettant ainsi au droit local." En l’espace de 20 ans, le réseau Prêt à Partir estime que ce coût est resté marginal. Pourt autant, François Piot n’oublie pas l’affaire Ultramarina. En 2006, le spécialiste de la plongée TO Ultramarina et son assureur Axa avaient été condamnés à verser plus d'un million d'euros de dommages et intérêts à trois clients retenus en otage sur l'île de Jolo.

Une question de trésorerie

Et en cas de litige, le distributeur n’est d'ailleurs pas complètement pris au dépourvu. "Souvent, l’agent de voyages dispose d’un recours en responsabilité contre ses propres prestataires comme le voyagiste", ou l'assureur.

Pour François Piot, la perte de la responsabilité se traduirait, à terme, par un transfert de trésorerie. "On peut imaginer un autre monde, plus nord-européen, où la responsabilité incombe au TO. Dans des pays comme l'Allemagne, c’est en toute logique le voyagiste qui encaisse l’argent du client. L’agent ne reçoit que sa ‘maigre’ commission, à la fin du mois. Les voyagistes français n'attendent que cela. Et si j'étais un voyagiste, je serais comme eux !" Finies, au passage, le commerce des centrales de paiement, ajoute le PDG.

TourCom défend la responsabilité tripartite

Richard Vainopoulos, président de TourCom, est pour sa part favorable à une responsabilité partagée entre agences, TO et compagnies aériennes. La France est le seul pays européen qui, sous prétexte de défendre les consommateurs, rend l’agence de voyages seule responsable, assure Richard Vainopoulos. Selon lui, cette responsabilité unique rallonge les procédures juridiques et pénalise donc, in fine, les consommateurs.

"Pendant mes interventions, en privés ou en audiences plénières à  Bruxelles, nos instances n'ont jamais soutenu mes propositions, regrette Richard Vainopoulos. Le problème est que, une fois un décret ou autre voté en faveur du consommateur, il est quasiment impossible de revenir en arrière. Jean-Pierre Mas (président des EdV, qui réclamaient un alignement européen en matière de responsabilité, Ndlr) et les autres ne peuvent pas se sentir ‘trahis’ par Bercy."

 

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