Réseaux gloutons
« C’est parti pour la 27e édition de Top Resa ! Avec de nouveaux enjeux pour ce qui fut à l’origine un simple salon de présentation de brochures. Car cette année, alors que tous les grands tour-opérateurs sont présents à Deauville depuis l’arrivée du Club Med et de TUI il y a deux ans, ce sont les distributeurs qui feront le spectacle. Avec, en particulier, le retour d’Havas Voyages. Bien plus qu’un simple lieu d’échanges, le rendez-vous
C’est parti pour la 27e édition de Top Resa ! Avec de nouveaux enjeux pour ce qui fut à l’origine un simple salon de présentation de brochures. Car cette année, alors que tous les grands tour-opérateurs sont présents à Deauville depuis l’arrivée du Club Med et de TUI il y a deux ans, ce sont les distributeurs qui feront le spectacle. Avec, en particulier, le retour d’Havas Voyages. Bien plus qu’un simple lieu d’échanges, le rendez-vous normand est devenu au fil du temps un événement incontournable pour les réseaux, soucieux de faire tomber dans les mailles de leurs filets les dernières agences indépendantes, pour peser toujours plus lourd. Tout est bon pour les séduire : champagne et petits fours pendant trois jours et, surtout, des services et des outils de plus en plus performants.
Au-delà de la légitime agitation médiatique, Havas Voyages a déjà mis le feu aux poudres. En signant un incroyable come-back, la marque emblématique a poussé ses concurrents directs à sortir du bois. Ce n’est pas un hasard si les deux premiers réseaux intégrés français, Thomas Cook et Carlson Wagonlit Travel, fignolent un nouveau contrat de franchise, moins contraignant financièrement. Les réseaux volontaires ne sont pas en reste. Après un retard à l’allumage, tous mettent désormais en avant de nouveaux outils, depuis les sites de réservation pour entreprises (les fameux self booking tools) jusqu’aux portails loisirs, pour convaincre de nouveaux adhérents… ou ne pas perdre les actuels.
L’équation est d’autant plus difficile qu’en face, le nombre d’agences indépendantes ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. Officiellement, il en resterait entre 1 200 et 1 500. Mais dans les faits, entre celles en situation financière délicate, celles dont les emplacements ne correspondent plus aux besoins du marché ou celles dont les patrons sont sur le point de partir à la retraite, la cible se réduit tout au plus à quelques centaines. C’est bien peu pour satisfaire les appétits gloutons d’une dizaine de distributeurs. A moins d’aller puiser dans le stock des réseaux concurrents. Les premiers franchisés d’Havas Voyages n’ont-ils pas été recrutés dans les rangs de Tourcom ou Manor ? La bataille pourrait être violente…
