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Rencontres du Snav : ce qu’il faut retenir

Directive voyage à forfait, taxe YQ et commissions font partie des grands sujets abordés dans le cadre des 7èmes Rencontres des métiers du voyage et du tourisme, pendant la journée de travail du 7 février.

La directive voyage à forfait repoussée à 2017

Le calendrier d'adoption de la nouvelle directive européenne sur le voyage à forfait va être chamboulé par les élections européennes. Michel De Blust, secrétaire général de l'Ectaa, a expliqué que cette directive ne sera pas mise en place en 2016. Pour l'instant, en ce qui concerne la proposition de loi, "ça part un peu dans tous les sens et il faudra revenir sur le métier après les élections européennes", a précisé Michel De Blust.

Le Snav a fait pression pour que la France, un des seuls pays qui attribue entièrement la responsabilité du bon déroulement d'un voyage aux distributeurs et non aux voyagistes, puisse conserver sa particularité. Mais l'avis de Bruxelles, notamment lors de la décision de la commission IMCO (marché intérieur et protection des consommateurs), le 11 février prochain, sera déterminant.

Enfin, parmi les points actés dans le projet figurent l'exclusion du voyage d'affaires de cette directive et l'intégration des producteurs de forfaits dynamiques et du "click through packages", notamment la vente par les compagnies aériennes de chambres d'hôtels via des sites tiers.

Le refrain de la distribution muti canal

Internet a bouleversé la façon dont les clients consomment des voyages, ils viennent de moins en moins en agence et sont de plus en plus âgés : c'est le constat répété lors de ces Rencontres du Snav.

"Cela fait cinq ans que l'on fait nos congrès sur ce sujet", a déclaré Lucien Salemi, président du Snav Méditérranée. Les solutions proposées – allant de la mise en avant la valeur ajoutée de l'agence (écoute, conseil, sur-mesure, réassurance…) à l'adoption des nouvelles technologies (multi canal et web to store, réseaux sociaux, marketing ciblé et Big Data….) – n'ont pas non plus beaucoup changé.

Ouigo s'ouvre aux TO et aux groupes

La distribution du train low cost de la SNCF, qui se fait pour l'instant exclusivement par le site Internet Ouigo.fr, s'ouvrira en avril 2014 aux voyagistes et aux groupes.

La compagnie ferroviaire a aussi présenté des détails sur les nouveaux TGV qui arriveront en circulation en 2015. En seconde, les passagers auront davantage d'espace pour leurs jambes, et il sera possible de ranger un bagage sous le siège. La SNCF veut également proposer plus de prises électriques et des ports USB. Le première classe, elle, va s'inspirer du Japon avec des sièges qui pivotent pour être dans le sens de la marche.

Demi-tour sur la taxe YQ

"La taxe YQ fait partie du prix" du billet d'avion, a déclaré Pierre Descazeaux, directeur général du marché France d'Air France, après l'intervention d'un participant au congrès sur le question du remboursement des taxes en cas de vol annulé.

Une phrase qui n'a pas échappé au public car nombre de compagnies aériennes -en premier lieu Air France- explique depuis toujours que la surcharge carburant (YQ) est un élément séparé du prix du billet. Ce qui leur permet d'améliorer leur bilan et de ne pas commissionner une partie du prix du billet.

Pierre Descazeaux a également promis de "clarifier" la communication de la compagnie sur cette question.

Air France veut "gommer les irritants"

Après la présentation des nouveautés de la compagnie pour 2014 (nouvelle cabines, augmentation des fréquences et nouvelles liaisons sur le long-courriers et développement de Transavia), Pierre Descazeaux a présenté des excuses aux agences de voyages. "Il y a eu beaucoup d'irritants avec le lancement de Hop ! (…) et je vous prie de bien vouloir nous excuser. Mais je pense que désormais, tout est en place (…). Nous devons davantage travailler ensemble pour gommer les irritants".

Aérien : le retour des commissions ?

"Le retour à la prospérité du transport aérien passe par un retour du commissionnement, seul moyen de tirer les tarifs vers le haut" a lancé Jean-Louis Barroux, président d'APG Global Associates. "Pour trouver les 5% de rentabilité qui leur manquent, ce n'est pas avec Internet que les compagnies vont réussir. Il faut retourner vers les GDS et les agences. Il faut que les compagnies retrouvent la voie de la sagesse. Certaines sont en train de le faire", a-t-il ajouté.

"L'intérêt des compagnies aériennes, comme la nôtre, est de vendre le plus cher possible", a renchéri Jean-Pierre Mas. Le président de Selectour Afat milite en faveur du retour de la commission sur certains tarifs élevés. Des discours séduisants pour les distributeurs. 

Mais Air France n'entend pas revenir à un système de commissionnement, "même pour les tarifs les plus élevés". "C'était inéluctable (…) Le fait d'être rémunéré par le client, c'est plus sain, cela focalise l'attention sur le service au client (…). Surtout, on est plus dans un mode clos. On n'aurait pas pu concilier des canaux de distribution avec commissions et d'autres sans".

La croissance du voyage d'affaires se fera en Asie

Le président d'American Express France, Eric Audoin, a fait un point sur le marché du voyage d'affaires. "Notre activité resiste bien", explique-t-il, précisant que les entreprises "ont arrêté de baisser leurs budgets voyages". Mais la croissance de demain ne se fera ni en France ou en Europe, ni aux Etats-Unis. "Chaque année, en Chine, le marché du voyage d'affaires va croître de 25 milliards d'euros par an en volume".

Eric Audoin a également fait un point sur la question du changement de modèle du secteur avec le passage aux transactions automatisées en ligne, précisant que la France avait le plus fort taux d'adoption du online en Europe, mais restait encore loin derrière les Etats-Unis. Une mutation qui a entrainé des milliers de suppressions de postes.

Georges Colson appelle la profession à s'investir dans le Snav

Dans son discours d'ouverture, Georges Colson, le président du Snav, a rappelé que le syndicat appartenait avant tout à ses adhérents : "Le snav doit être plus proche de ses adhérents, de leur vie quotidienne et des institutions". Il a appelé la profession à s'impliquer et à ne pas baisser les bras : "Tournons le dos à cette ambiance anxiogène de terrification ! Nous avons des ressources humaines. (…) et bientôt, je l’espère, les ressources financières pour redresser la tête".

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