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Rachat par TUI : les salariés de Transat France condamnés à être patients

Le référé déposé par les salariés de Transat France auprès du Tribunal de grande instance de Créteil pour obtenir plus d'informations sur la vente en cours a été mis en délibéré, pour une décision le 10 novembre.

La longue attente, et l'inquiétude, se poursuivent chez Transat France. L'audience prévue hier à 13h30 au Tribunal de grande instance de Créteil n 'a finalement eu lieu que vers 17 heures. "Nous étions 28ème et dernier sur la liste du juge qui ne nous a pas consacré beaucoup de temps", déplore Erika Kraichette, la secrétaire du CE de Transat France.

Beaucoup d'hypocrisie

Le tribunal devait examiner la demande de référé déposée par les représentants des salariés de Look Voyages et Vacances Transat et l'expert-comptable du cabinet Raisonnances, mandaté par le CE pour suivre le dossier de rachat. Celui-ci estime en effet ne pas disposer des éléments nécessaires pour rédiger un rapport évaluant les conséquences économiques et sociales de la transaction.

"Apex, le cabinet mandaté par le CE de TUI n’a pas rencontré de difficulté particulière pour obtenir des renseignements. En revanche, Raisonnances n’a quasiment pas de données sur TUI, alors qu’il doit produire un compte-rendu sur le bien-fondé et les conséquences du rapprochement. Notre sentiment, c’est que TUI refuse de partager des informations", commente Erika Kraichette.

Trois avocats participaient hier à l'audience. Celui du CE de Transat a demandé au juge que lui soient communiqués les éléments nécessaires à l'expertise, soit les comptes et bilans sociaux 2014-2015 du groupe TUI, les organigrammes avec le détail des effectifs, la liste et la cartographie des agences.

"Il a mis en avant la casse sociale inévitable et dénoncé l'hyprocrisie du groupe TUI. Il est normal que nous ayons des informations", insiste Erika Kraichette. "Que va-t-il advenir des salariés des services généraux du siège de Transat France qui peuvent faire doublon avec ceux de TUI ? Quid des postes liés à la production et aux clubs ? Enfin, que vont devenir les 71 agences Look Voyages?", s'inquiète-t-elle.

L'avocat de Transat France "a botté en touche", regrette la secrétaire du CE "ne se disant pas vraiment concerné par la procédure".

Gagner du temps

Quant à l'avocate de TUI France, elle a clairement "joué la  montre" la vente prenant officiellement effet  le 31 octobre. "Selon elle, les éléments demandés ne rentrent pas dans le périmètre de l'expertise en cours qui fait simplement suite à l'avis favorable rendu par la commission européenne. Nous aurons donc accès plus tard, mais on ne sait pas quand, aux informations réclamées. Pour nous, c'est parfaitement anormal ".

Le juge dira le 10 novembre s'il consent à accéder à la requête des salariés de Transat et du cabinet Raisonnances. En attendant, ce dernier a décidé de différer la rédaction de son rapport. "On se réunira de nouveau le 14 novembre", indique Erika Kraichette et on verra la suite à donner".

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