Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

Question de faillite

Chaque faillite crée de l’émoi, voire du désarroi. Lorsqu’il s’agit d’un TO classique, quelques agences s’agacent d’un fait pourtant bien établi : elles devront s’occuper de leurs propres clients, lésés par cette défaillance, quand bien même elles paient leurs cotisations à l’APST.

Un petit rappel s’impose donc. La vocation de l’association est d’apporter une garantie des fonds déposés par les clients, en vertu des dispositions du livre II du Code du tourisme. Et elle remplit son rôle dans de très nombreux cas.

Quand une agence met la clé sous la porte pour défaillance financière, l’association prend sous son aile les voyageurs touchés. L’actualité nous donne un exemple, Alpilles Voyages.

Lorsque NDS est sur le carreau, c’est encore elle qui vient en principe à la rescousse des clients ayant acheté leur croisière auprès du TO.

L’APST intervient pour les clients directs d’une entreprise en défaillance financière. Mais pas pour les clients indirects. Du coup, le jour où le voyagiste Nosylis a rendu l’âme, l’APST a joué un rôle secondaire dans sa vocation première de protection du consommateur : les nombreuses agences qui avaient fait confiance au voyagiste, en vendant de superbes dossiers à leurs clients, ont du rembourser leurs clients, ou trouver un voyage de repli.

D’où la question de certains distributeurs : pourquoi payer l’APST si mes clients ne sont pas couverts lorsque je suis encore en bonne santé, mais pas l’un de mes fournisseurs ? Certains clameront que c’est à l’agent de voyages de bien choisir ses fournisseurs, d’assumer ainsi ses responsabilités de professionnel. D’autres pourraient crier à l’injustice, à commencer par Runaworld, dont la déconfiture aurait été précipitée par le clap de fin de Nosylis.

D’où ma question sans doute naïve : pourquoi l’APST ne proposerait-elle pas aux agences une garantie supplémentaire – même onéreuse – pour les clients susceptibles d’être affectés par la faillite d’un fournisseur ? Ainsi, le distributeur qui fait correctement son métier pourrait-il être protégé quand un TO capitulerait par exemple.

Emmanuel Toromanof, le secrétaire général de l’APST, a répondu à la question : « Il y a eu une réflexion, il y a quelques années, autour d’une garantie entre professionnels, via une compagnie d’assurances, à travers un appel d’offres. Le conseil d’administration a décidé de ne pas donner suite. C’était trop cher ».

La profession n’aura donc pas, de sitôt, une garantie financière élargie… D’où l’importance de sélectionner scrupuleusement ses fournisseurs, surtout en période de crise partagée. L’adhésion à un réseau d’agences, souvent doué d’une centrale de paiement, est un autre salutaire garde-fou.

Linda Lainé

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique