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Quand le tourisme expulse les communautés locales

L’ONG Tourism Concern a relancé une campagne contre les expulsions liées au développement touristique observées en Tanzanie, en Thaïlande, au Sri Lanka, au Mexique…

"Les expulsions sont incontestablement une des questions les plus urgentes dans le tourisme. Au cours des ans, le développement du tourisme a conduit au déplacement forcé de nombreuses communautés, qui ont perdu leurs modes de vie, mais peu de  voyageurs en sont conscients", alerte l’ONG britannique Tourism Concern.

La Tanzanie tente ainsi de relancer, depuis mars dernier, la création d’une zone de conservation sur les terres Masaï, dans le district de Loliondo. Pour le gouvernement, cet espace de 1500 km2 est indispensable à la circulation de la faune sauvage du parc national de Serengeti au parc national Masai Mara. Mais il a été cédé en 1992 à une compagnie des Emirats Arabes Unis, Otterlo Business Corporation (OBC), qui permet aux touristes de chasser le gros gibier.

Dispartition des modes de vie traditionnels

Pour les Masaï, la perte de ces terres qui fournissaient le pâturage et l’eau pour leur bétail, signifie la disparition de leur mode de vie. En 2009, un village avait déjà été brûlé et certains Masaï déplacés de force dans des zones qui ne leur permettent pas d’assurer leur subsistance.

Les exemples de déplacements de communautés locales, liées à la privatisation de terres au profit du tourisme, ne manquent pas. En Thaïlande, en Inde ou au Sri Lanka, les villageois et pêcheurs installés près de la mer ont été déplacés vers l’intérieur des terres après le tsunami de 2004, afin de permettre la construction d’infrastructures touristiques sur la côte. Au Myanmar (Birmanie), plus de 5000 habitants de Pagan ont été expulsés pour préparer l’année du tourisme, en 1996.

Privatisation des plages

Cependant, les déplacements peuvent aussi arriver de manière progressive. Avec l’émergence d’un tourisme de masse, "les petits commerces rentrent en compétition avec les établissements multinationaux, le prix des terres et des biens augmentent, la compétition pour les ressources naturelles, comme l’eau, s’intensifient et les intérêts des riches investisseurs touristiques prennent souvent le dessus sur les besoins essentiels des communautés locales", explique Tourism Concern.

De manière plus fréquente, le développement du tourisme côtier, avec la privatisation des plages, au Mexique, en République Dominicaine mais aussi en Tunisie ou au Maroc, prive les habitants des espaces qu’ils avaient l’habitude d’utiliser.

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