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Pourquoi Air France ferme ses bases de province

La direction d'Air France annonce la fermeture, dès le mois d'octobre, des bases de Nice, Toulouse et Marseille. Pour quelles raisons ? Et quel en sera l'impact sur les emplois ?

Ce devait être une riposte à la concurrence des compagnies à bas coûts. En janvier 2013, Air France qualifiait encore l'ouverture de bases en province initiée à Marseille en octobre 2011 de "succès opérationnel", en promettant "des résultats bientôt en ligne avec le business plan".

Un dispositif déficitaire

Plus de deux ans ont passé, mais c'est bien sur un constat d'échec que s'achève l'expérience, présentée comme "l'une des pierres fondatrices du plan de restructuration Transform" 2015. Le dispositif consistait à poster avions et équipages en province (en l'occurrence à Marseille, Nice et Toulouse), sans les faire revenir chaque soir à Paris pour augmenter leur productivité grâce à une rotation journalière plus importante des appareils, ce qui devait conduire à une réduction des coûts de 15%.

Selon un document interne envoyé aux pilotes le 13 mai, le groupe Air France annonce officiellement "entamer le processus de fermeture des bases province qui pourrait avoir lieu au plus tard en octobre 2015. (…) Malgré plusieurs ajustements de programme, malgré les efforts consentis par l’ensemble des métiers concernés, l’équilibre économique de cette exploitation en base province n’aura jamais été trouvé", souligne le texte.

"Il n’y aura plus de pilotes basés en province à partir d’octobre, il s’agit d’un changement d’organisation interne qui n’aura pas de conséquence sur le programme de vols, ni sur le nombre de postes", a précisé un porte-parole de la direction de la compagnie. "De fait, les bases de province étaient déjà fermées, puisqu’il n’y avait plus de vols internationaux à leur départ depuis un moment", a-t-il ajouté.

200 pilotes réaffectés à Paris

La fermeture des bases de Marseille, Nice et Toulouse se traduira par la réaffectation à Paris d’environ 200 pilotes sur un total d’environ 3800, sans conséquence sur l’emploi, a indiqué la direction d'Air France qui précise avoir souhaité "trouver une solution" pour maintenir son personnel en province, ce qui n’a pas été possible faute d’accord avec les syndicats.

Selon elle, les syndicats de pilotes (SNPL et Spaf, ndlr) voulaient un droit de regard sur l’affectation des lignes entre Air France et Hop!, qui regroupe l’offre commerciale du groupe pour les vols intérieurs, c’est-à-dire sur l’évolution du programme, l’utilisation de la flotte, ce qui selon elle, n’était "pas acceptable".

De son côté, Véronique Damon, secrétaire générale de SNPL-Air France, principal syndicat de pilotes, a regretté auprès de l’AFP que la direction de la compagnie ait fixé "un ultimatum" aux syndicats pour signer un accord à "ses conditions". "Lors de la dernière réunion de négociations le 30 avril, le SNPL a fait des propositions" mais la direction a posé un ultimatum: soit la signature d’un avenant, soit la fermeture des bases province".

La difficile répartition des vols entre Air France, Hop! et Transavia

Elle rappelle que "le point d’achoppement" est le périmètre de répartition des vols entre Air France, Hop! et Transavia. "Le SNPL, souligne-t-elle, n’est absolument pas opposé à une autorisation des vols Hop! sur les bases province" mais "au vu du fiasco qu’ont été ces bases, nous avons demandé un droit de regard" pour si nécessaire "sonner l’alarme". Ce que la direction a refusé.

Le SNPL entend dès aujourd'hui faire de nouvelles propositions "pour sortir de l’impasse", "éviter une fermeture drastique des bases province" et pour que "les pilotes et les personnels navigants ne soient pas lésés".

De son côté, Julien Duboz, porte-parole du Spaf (Syndicat des pilotes Air France) a jugé "inacceptable" l’attitude de la direction "qui veut faire du chantage, imputant aux syndicats la faute" de la fermeture des bases province. "Il y a un seul fautif, c’est la direction" qui "n’a pas de réelle stratégie et ne se donne pas les moyens de se battre contre les compagnies low cost", selon lui.

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