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PGE : l’industrie du tourisme demande l’allongement des délais de remboursement

La Confédération des acteurs du tourisme (CAT) demande au gouvernement de pouvoir rembourser les prêts garantis par l’Etat (PGE) sur une période de dix ans, contre six actuellement.

Pour la CAT, qui réunit toutes les grandes fédérations professionnelles du tourisme, il en va de l’attractivité de l’offre touristique et du savoir-faire des opérateurs français. « Le dilemme est mortifère, mais simple : dans les années qui viennent, si la situation ne change pas, nous ne travaillerons que pour rembourser les PGE, ce qui nous empêchera d’investir », pose Roland Héguy, le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) et de la CAT.

Tout en saluant les aides gouvernementales obtenues jusqu’alors, le secteur du tourisme ne veut pas se « retrouver face au mur de la dette » et la CAT demande donc « la possibilité de reporter d’un an, au printemps 2023″, le début du remboursement des PGE et de porter leur durée totale à dix ans contre six ans aujourd’hui. « Le PGE peut représenter jusqu’à 25% du chiffre d’affaires d’une entreprise. Dans notre secteur, où les marges dépassent rarement les 5%, cela reviendrait à utiliser l’intégralité des bénéfices pour rembourser », précise Roland Héguy.

« Ce n’est pas réaliste, même si la reprise s’amorce »

Même son de cloche pour Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage (EDV). « Le montant moyen d’un PGE est de 270 000 euros, cela représente des remboursements de l’ordre de 7% du chiffre d’affaires annuel d’une entreprise, soit supérieur à son excédent brut moyen, ce n’est pas réaliste même si la reprise s’amorce », relève Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage. Une reprise qui s’amorce toutefois de façon inégale selon les domaines d’activités, l’événementiel ou le long-courrier étant encore totalement à l’arrêt, quand les hébergements de plein air ou les résidences de tourisme retrouvent des couleurs.

Les membres de la CAT le 17 février 2022, à Paris.
© Florian De Paola

« Il est impératif que le cas par cas s’applique aux PGE si on ne veut pas gâcher tout ce qui a été fait grâce aux aides du gouvernement », abonde René-Marc Chikli, le président du Syndicat des entreprises de tour-operating (Seto). Pour toutes ces figures de l’industrie, au-delà de la survie des entreprises, c’est aussi la question de compétitivité de la filière touristique française qui doit être considérée par le gouvernement. « D’autres destinations, comme la Croatie, l’Italie ou l’Espagne, n’hésitent pas à saisir la balle au bond », estime Nicolas Dayot, président de la Fédération nationale de l’hôtellerie de plein air (FNHPA).

« On va dans le mur » si rien ne change

Les entreprises du secteur doivent également investir pour « embrasser la transformation durable » du secteur réclamée par le gouvernement dans le cadre du plan Destination France, ou encore pour répondre aux impératifs qualitatifs imposés par les échéances internationales à venir (Coupe du monde de rugby en 2023, Jeux Olympiques de Paris en 2024). « On va dans le mur », conclut Roland Héguy.

Pour rappel, les PGE accordés aux entreprises du tourisme totalisent 11,5 milliards d’euros sur les 143 milliards d’euros accordés à l’économie française sous forme de PGE. La CAT, elle, regroupe une douzaine de fédérations qui représentent quelque deux millions de salariés de l’hôtellerie-restauration, de l’événementiel, des voyagistes ou encore des autocaristes.

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