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Pas vu, pas pris !

Pas vu, pas pris! C’était sans doute la devise de quelques agences de voyages, avant qu’elles soient prises récemment par Air France la main dans…le pot de confiture. L’information avait été soigneusement conservée par la compagnie nationale et le Snav, soucieux de ne pas jeter le discrédit sur toute la profession. Les faits: plusieurs distributeurs […]

Pas vu, pas pris! C’était sans doute la devise de quelques agences de voyages, avant qu’elles soient prises récemment par Air France la main dans…le pot de confiture. L’information avait été soigneusement conservée par la compagnie nationale et le Snav, soucieux de ne pas jeter le discrédit sur toute la profession. Les faits: plusieurs distributeurs ont abusé de la confiance du transporteur, en émettant pour le compte de certains de leurs clients des billets à tarifs négociés avantageux, réservés en réalité à d’autres entreprises effectuant chaque année des milliers de déplacements.
Au-delà de la concurrence déloyale vis-à-vis des agences voisines, le manque à gagner pour Air France pourrait atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros. Conscients ou non de ces malversations, les fraudeurs n’en risquent pas moins des sanctions importantes, depuis l’interdiction (provisoire ou définitive) d’émettre des billets Air France jusqu’à la fermeture pure et simple de leur agence si les sommes en jeu sont trop importantes.

Embarrassée par cette affaire qui n’aurait pas dû sortir du cercle de quelques initiés, Air France tente d’éteindre l’incendie, en parlant d’épiphénomène. Il est vrai que les cas de fraudes ne dépasseraient pas la vingtaine, pour l’heure… Néanmoins, la compagnie a mis en place une cellule spéciale avec 3 personnes à plein temps pour éplucher les chiffres, y compris ceux de ses propres points de vente ! Faut-il en déduire qu’en tirant un peu plus sur le fil, elle s’attend à de nouvelles découvertes ? L’affaire est d’autant plus sensible qu’en cas de fraude plus massive, d’autres fournisseurs pourraient à leur tour être tentés de mettre en place des contrôles poussés.
On pense aux compagnies aériennes étrangères, mais aussi aux chaînes hôtelières, aux loueurs de voitures ou à la SNCF. C’est alors la relation de confiance entre les distributeurs et leurs fournisseurs qui serait fragilisée. A l’heure où la tentation de la vente directe est de plus en plus grande, il incombe plus que jamais au Snav, qui prône le respect de règles déontologiques et éthiques, de prendre les mesures appropriées pour punir les tricheurs. Et de le faire savoir…

Thierry Beaurepère, rédacteur en chef

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