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Où peut-on encore aller en Afrique ?

L'enlèvement de sept Français au nord du Cameroun a relancé le débat sur la sécurité des voyages en Afrique, alimentant la machine à amalgames. Entre terrorisme, banditisme, conflits internes et délinquance, le continent tout entier devient-il infréquentable ?

 

1. Les zones à proscrire

 

Une grande partie du cordon sahélo-saharien fait l'unanimité contre lui, condamnant à l'isolement le Mali, le Niger, le sud algérien et la Libye, mais aussi le Nigeria, la Somalie et le Soudan. La région mauritanienne de l'Adrar, quant à elle, à laquelle s'accrochaient encore quelques TO malgré son statut de zone rouge « formellement déconseillée » par le Quai d'Orsay, a finalement été abandonnée cet hiver.

« Il y a quelques années, les spécialistes d'aventure étaient assez francs-tireurs par rapport à des consignes ministérielles que nous estimions exagérées, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui », reconnaît Yves Godeau, le président d'ATR. Et ce, d'autant que les voyageurs ont pleinement intégré les avis du Quai d'Orsay : « dès lors qu'une destination est déconseillée, il n'y a plus de demande », commente Jean-François Rial, le PDG du groupe Voyageurs.

Selon lui, « la carte du Quai d'Orsay est pertinente à trois exceptions près : je ne déconseillerais ni l'Adrar mauritanien, ni le nord du Tchad. En revanche, le nord du Cameroun [placé en zone rouge après l'enlèvement des Français, ndlr] aurait dû être proscrit depuis longtemps. Quant au sud du Mali et du Niger, au nord du Burkina-Faso et désormais au nord-est du Bénin [en zone orange depuis le 23 février, ndlr], ils n'abritent pas plus d'islamistes que la France, mais le ministère a ouvert en grand le parapluie. »

 

2. Les destinations en débat

 

L'Égypte et le Kenya sont-ils dangereux ? Dans les deux cas, une moitié du territoire est déconseillée par le Quai d'Orsay : l'ouest désertique de l'Égypte, et le nord du Kenya, depuis l'enlèvement par des Somaliens d'une résidente française sur l'île de Lamu en 2011. Dans sa carte des risques sécuritaires pour 2013, le cabinet spécialisé Geos classe même ces deux États dans la catégorie « risque élevé », au même titre que l'Algérie, le Niger ou la Libye.

« Nous considérons pour notre part qu'il est impossible de donner une évaluation globale d'un pays », nuance Bernard Jacquemart, le directeur de l'information de SSF, un cabinet concurrent. C'est aussi l'avis des TO. « Ces destinations sont des gruyères, avec des zones sûres et d'autres pas, explique Jean-François Rial. Aujourd'hui, on peut aller sur 99 % du territoire égyptien sans souci. » Christian Abily, le DG du spécialiste Vie Sauvage, dit la même chose du Kenya : « nous pensons que les risques dans le nord restent extrêmement faibles et si des clients souhaitent aller à Lamu, nous les y envoyons. »

Mais quid en cas de problème ? « Le Quai d'Orsay n'interdit aucune destination, donc il n'y a pas de faute à produire et à vendre des voyages vers ces pays, rappelle Emmanuelle LLop, fondatrice du cabinet Equinoxe Avocats. En revanche, s'il se passe quelque chose, le professionnel pourra être accusé de ne pas avoir rempli son obligation de sécurité. »

 

3. Les pays jugés sûrs

 

Même si le risque zéro n'existe pas, plusieurs pays bénéficient de conditions de sécurité globalement acceptables. Au nord, c'est le cas du Maroc ou de la Tunisie. À l'ouest, celui du Sénégal, seule destination à gros volumes dans cette zone. Plus à l'est, l'Éthiopie fait également figure de bulle, coincée entre la Somalie, le Soudan ou le nord-Kenya. « Le gouvernement central exerce un contrôle fort, donc la position du Quai d'Orsay, qui ne déconseille pas l'essentiel du pays, semble cohérente », estime Bernard Jacquemart.

Mais ce sont surtout les pays d'Afrique australe qui apparaissent comme les refuges les plus solides, la palme revenant à la Namibie et au Botswana. Malgré cela, même sur l'île tanzanienne de Zanzibar, de récentes tensions religieuses ont conduit à l'assassinat d'un prêtre. Et les villes sud-africaines, aussi épargnées soit-elles par le terrorisme, souffrent depuis longtemps d'une forte criminalité. Serait-ce pour autant une raison de ne plus s'y rendre ?

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