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ÉDITO. Voyages : vers une carte de pays « rouges » et « verts » ?

C’est la question qui a été posée au secrétaire d’Etat Jean-Baptiste Lemoyne, lors d’une audition jeudi au Sénat.

La France fait désormais l’objet d’un découpage géographique intrinsèquement lié au Covid-19. Le gouvernement a placé 35 départements en « rouge », dont l’Île-de-France et le quart nord-est du pays. C’est ce que montre la carte dessinée le 30 avril, au regard de la circulation du coronavirus et de la tension hospitalière sur les capacités en réanimation.

Dans le même esprit, des pays seront-ils demain « verts » ou « rouges », selon des critères similaires ? Cette question, le sénateur Alain Duran l’a posée à Jean-Baptiste Lemoyne, lors de l’audition hier du secrétaire d’Etat, en charge du tourisme, par la « cellule tourisme » de la Commission des affaires économiques du Sénat. « La catégorisation ne peut être à l’échelle d’un pays, a répondu Jean-Baptiste Lemoyne. Si l’on regardait la France, on serait bien en peine de savoir si elle est rouge ou verte. On voit bien qu’il y a des bassins plutôt rouges et d’autres plutôt verts. Je pense que la maille est infra-étatique. Cette appréciation se fera aussi de part et d’autre des frontières », selon les zones et leurs couleurs. « Je pense que c’est ainsi qu’il faudra regarder au cas par cas les frontières avec nos Etats voisins. » Car de toute évidence, le gouvernement limite, pour un certain temps, son regard à l’Espace Schengen. La carte du déconfinement, avec des départements rouges ou verts, pourrait alors servir de socle pour ouvrir les vannes des voyages à l’étranger.

Nous avions évoqué cette idée de « permis de voyager », entre deux régions plutôt épargnées par le coronavirus dans un récent édito. Nous partagions alors le scénario imaginé par Jean-François Rial, PDG de Voyageurs du Monde, celui  de frontières intérieures étanches qui pourraient encadrer nos voyages, en Europe par exemple. Avec par exemple des déplacements proscrits entre une région fortement contaminée et une région « saine ».  A moyen terme.

A court terme, la perspective même de partir dans un pays étranger n’est qu’une hypothèse.

A court terme, la perspective même de partir dans un pays étranger n’est qu’une hypothèse. Les loisirs seront au mieux autorisés dans un rayon de 100kms pendant la première phase du déconfinement, soit du 11 mai jusqu’au début du mois prochain. Les plages resteront alors fermées, et seuls « petits musées », « petits monuments », parcs et jardins seront accessibles aux Français, avec des activités « encadrées ». Quid des grands musées ? Le Louvre et le Château de Versailles resteront-ils fermés, ou accessibles à doses homéopathiques, avec une gestion stricte des flux ? Pour l’heure, les professionnels naviguent totalement dans le brouillard… Ce qui est une calamité pour certains régions et départements. Si le tourisme représente 7% à 8% du PIB français, le pourcentage grimpe à 30% pour la Corse…

Et après ? Suite à une « clause de revoyure » fin mai, le gouvernement décidera du plan de déconfinement propre au tourisme, applicable vraisemblablement à partir du 3 juin. L’occasion, d’évoquer les protocoles sanitaires, et les conditions d’ouverture éventuelle des hébergements, des plages, des frontières avec nos voisins. Autant de sujets qui dépendent des conséquences du déconfinement, après les trois premières semaines. Entre temps aura lieu le Comité interministériel du tourisme, le 14 mai, qui promet d’être très suivi. D’ici là, l’attente est insoutenable pour nombre de Français – bien que le fait de parler de vacances d’été présente un côté un peu indécent. Si le tourisme -et ses deux millions d’emplois- est érigé en priorité nationale, la santé l’est bien davantage. Quoi qu’il en coûte…

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