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Nos cinq pistes pour doper le tourisme

Après François Hollande cet été, Jean-Marc Ayrault vient, lui aussi, de sonner la mobilisation générale en faveur du tourisme français, annonçant la tenue d'Assises pour le secteur jusqu'en avril 2014. En attendant de savoir s'il en sortira quelque chose, nous avons dressé une liste de priorités, relativement faciles à mettre en oeuvre à cour

 

1. Délivrer davantage de visas

 

Sous l'impulsion du gouvernement Obama, les États-Unis connaissent depuis 2009 un essor touristique très net, dont l'un des moteurs est l'augmentation massive du nombre de visas accordés, en particulier au Brésil et à la Chine. Et la France ? Contrairement à certaines idées reçues, le nombre de visas de courte durée « visas Schengen » que ses consulats délivrent sont en forte augmentation depuis 4 ans. En 2012, plus de 2 millions d'entre eux ont ainsi été accordés, contre 1,58 millions en 2009. Mieux : les Russes et les Chinois sont ceux qui en reçoivent le plus. Mais la France va devoir encore accélérer le mouvement car elle n'est pas la seule à draguer ces nouveaux voyageurs. Au sein même de l'Europe, plusieurs pays se livrent bataille, conscients que c'est en général dans la ville d'arrivée ou de départ que les touristes étrangers dépensent le plus. « Les règles de délivrance sont en principe les mêmes pour tous les pays de l'espace Schengen, mais dans les faits, certains États, comme l'Italie, se montrent volontairement moins regardants sur les documents à fournir », décrit un bon connaisseur du sujet. Début octobre, lors d'une visite en Chine, le ministre des Finances du Royaume-Uni (pays n'appartenant pas à l'espace Schengen), observant que les riches chinois préféraient faire leurs courses de luxe à Paris plutôt qu'à Londres, a annoncé le prochain lancement d'un visa « super-prioritaire » délivrable en 24 h. En forme de réponse, le 30 octobre dernier, Laurent Fabius, à son tour de passage en Chine, a promis qu'à partir de 2014, les consulats français dans le pays attribueront des visas en 48 h chrono.

 

2. Faire évoluer la législation sociale

 

« L'un des freins au tourisme réceptif français est le manque de flexibilité de l'emploi, en particulier celui des saisonniers. » La phrase est signée Anne Yannic, DG de ParisCityVision, intervenant sur le dernier salon IFTM-Top Resa lors d'une table ronde consacrée à l'attractivité de la France. François Nogué l'a-t-il entendue ? Dans son rapport sur l'emploi dans le tourisme, remis aux ministres du Travail et du Tourisme le 7 novembre dernier, le président du conseil d'administration de Pôle emploi milite pour que soit développé dans ce secteur le contrat de travail intermittent, un CDI qui permet d'alterner périodes travaillées et non travaillées afin de « déprécariser le travail saisonnier ». Autre cheval de bataille (et serpent de mer) de nombreux professionnels : l'ouverture des magasins le dimanche, qui reste restreinte à certaines communes ou zones de grandes villes dites « touristiques ». Alors que le gouvernement a rappelé ces dernières semaines son refus catégorique d'assouplir les règles en la matière, le cabinet MKG Hospitality a pourtant estimé que les hôtels situés dans ces zones ou villes touristiques enregistrent le week-end une recette moyenne plus de deux fois supérieure à celle réalisée par les établissements placés ailleurs.

 

3. Moderniser les opérations de promotion

 

Rigueur budgétaire oblige, Atout France reste sous-financée et privée des moyens qu'elle souhaiterait pour conduire son action internationale. Mais qui a dit que promotion institutionnelle rimait forcément avec coûteuses opérations publicitaires ? À l'heure des médias sociaux et du marketing viral, nombre de destinations ont inventé ces dernières années d'autres manières de créer le buzz, souvent à moindre frais. Demander aux habitants de publier leurs meilleures photos du pays (comme au Canada), d'inviter les touristes chez eux (en Islande), ou encore de raconter leur vie quotidienne sur le compte Tweeter officiel du pays (en Suède) : tous les moyens sont bons pour renouveler le discours et sortir des sentiers classiques de la promotion. L'Australie est passée maître en la matière : la deuxième édition de l'opération « Meilleur job du monde », au printemps dernier, a attiré 340 000 candidats dans le monde et suscité la curiosité de millions de personnes. Résultat : une fréquentation dans le pays des 20-34 ans (cible visée par cette opération) qui explose.

 

4. Enrichir l'expérience

 

Créer un service téléphonique, une hotline multilangue unique pour l'information, l'assistance et les réclamations, accessible 24h sur 24h et 7 jours sur 7 par un numéro à quatre chiffres facile à mémoriser… La proposition figurait déjà en 2004 dans le premier rapport sur l'accueil du sénateur Bernard Plasait. La piste reste aujourd'hui encore à creuser. Le lancement en juin dernier d'une application « dépôt de plainte » développée en 16 langues par la préfecture de police de Paris va dans ce sens mais elle n'est disponible que dans les commissariats de la capitale.

Rassurer, renseigner, aider… mais aussi divertir. L'initiative peut sortir du cadre institutionnel. Faire vivre une nouvelle expérience aux touristes passe aussi par la création d'espaces de vie, de culture et de commerce comme l'a habilement développé l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. En France, avant que la capitale (notamment) ait des aéroports dignes de ce nom, une initiative est à saluer et à encourager, celle des « Airport Helpers ». Sur un modèle proche des « Greeters » (ces habitants bénévoles qui guident les touristes dans leur ville et enrichissent l'expérience par un contact personnalisé), ils sont des volontaires bénévoles, tous salariés des entreprises présentes au sein des aéroports, qui se mettent au service des passagers, avec leur badge « Happy to Help you ».

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