Mama Shelter, la petite chaîne qui monte
Après avoir investi l'Est parisien, le Mama Shelter décline son concept, en France et même à l'étranger. L'occasion de revenir sur le succès d'un hôtel qui est bien plus qu'un endroit où dormir.
Installé dans un ancien parking du XXe arrondissement de Paris transformé en hôtel de luxe abordable, le Mama Shelter exporte son concept à Marseille, Lyon, Bordeaux et Istanbul. Trois ans après l'ouverture de l'hôtel de la rue de Bagnolet, Serge Trigano, à l'origine du projet avec le designer Philippe Starck et l'urbaniste Cyril Aouizerate, savoure le succès d'un concept mûrement réfléchi. « Nous avons six ans d'avance sur notre business plan », se réjouit-il, convaincu que les quartiers populaires avec un fort potentiel de développement économique ont un rôle à jouer dans l'essor du tourisme urbain.
DES EMPLACEMENTS STRATÉGIQUES
L'emplacement choisi pour les hôtels Mama Shelter est stratégique. Chaque établissement doit être situé dans un quartier branché, n'ayant rien perdu de son authenticité. Serge Trigano compare volontiers son concept hôtelier à un jean, ce tissu hyper démocratisé qui casse le préjugé social sur les apparences. « Le Mama Shelter est un lieu de brassage social et culturel. L'un des espaces emblématiques de l'hôtel est la gigantesque table d'hôtes qui accueille autant les clients étrangers que les Parisiens », tient-il à préciser. La grande réussite du Mama Shelter est en effet son restaurant, dont la carte a été imaginée par le chef Alain Senderens, qui fait entre 500 et 600 couverts quotidiens.
Proposer des chambres décorées par Starck, avec literie luxueuse et Imac 24 pouces, pour moins de 80 E la nuit, y est aussi pour beaucoup. Les futurs hôtels seront aussi décorés par le célèbre designer. Pas question pour autant de créer un produit standardisé. « Chaque hôtel sera unique, mais on y retrouvera les codes qui ont fait le succès de notre adresse parisienne : un peu de graffitis, du design et une table d'hôte XXL », explique Serge Trigano. Avec ses partenaires, il étudie d'autres implantations en France, notamment à Toulouse et à Strasbourg, et dans quelques grandes capitales européennes, comme Londres ou Rome. Précurseur de génie, l'ancien patron du Club Med n'est pas pressé. Il attend de trouver le site idéal. Affaire à suivre…
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