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Madagascar attend une belle saison… en 2016

La destination a enregistré une baisse de sa fréquentation de 20 % en 2013 et plusieurs TO français se sont retirés. Des problèmes majeurs restent à régler, dont la desserte aérienne.

L’instabilité politique et le drame de Nosy Be, un lynchage médiatisé de trois Européens en octobre dernier, ont douché les espoirs de l’ONTM (Office national du tourisme malgache). La fréquentation a baissé de 20 % en 2013 avec une chute de 30 % du nombre de touristes français et 2014 ne devrait pas permettre de rattraper ce retard. Les problèmes structurels – notamment la question de la desserte aérienne – incitent les opérateurs à miser sur un retour de l’activité, mais plutôt en 2016. Madagascar est une destination très peu intermédiée avec moins de 4 000 ventes issues des voyagistes sur 100 000 touristes en 2013. Mais le recul des tour-opérateurs est significatif des difficultés de la destination. L’an dernier, des TO comme Salaün Holidays, Nationaltours et Parfums du Monde n’ont pas fait partir un seul groupe. Et cette année, Terre Entière, Plein Vent et Austral Lagons ont annoncé leur intention de se retirer de la destination. Pour la plupart d’entre eux, comme pour les agences indépendantes et les réceptifs, la desserte aérienne est l’un des principaux problèmes. « L’île est trop chère par rapport aux autres destinations long-courriers car il n’y a pas assez de concurrence et sur les vols internes, il n’y a qu’Air Madagascar à 230 euros le billet. Avec la crise en France, cela ne nous aide pas », explique-t-on chez Malagasy Tours. « La situation d’Air Madagascar est encore pire qu’il y a deux ans avec des vols annulés, retardés et le service qui n’est pas au niveau », indique un autre réceptif malgache. « Les prix ont augmenté et les connexions sont encore plus compliquées », ajoute Caroline Débonnaire, gérante de Vision Éthique.

Sortie de la liste noire en 2015

Les nouveaux vols d’Air Austral, avec sa filiale Ewa Air, et l’arrivée d’Air Seychelles, le 3 décembre 2014, sont une première avancée. Mais le directeur de l’ONTM, Éric Koller, reconnaît que le problème est plus complexe. « L’État a réinjecté un million d’euros dans Air Madagascar pour remettre la flotte à niveau avec un nouvel A330 pour 2015 et des projets de commande d’ATR. L’aviation civile malgache vient aussi de signer un protocole avec la DGAC pour sortir de l’annexe B de la liste noire en avril 2015. »

De fait, l’inscription d’Air Madagascar sur la liste noire l’oblige à affréter des appareils à une entreprise islandaise, augmentant de 15 % à 20 % ses coûts. Pour accélérer cette remise à niveau, la compagnie chercherait également des partenaires stratégiques, plutôt du côté des pays du Golfe que de la France, bien que le président malgache, Hery Rajaonarimampianina, soit opposé à la privatisation de la compagnie.

Mais d’autres problèmes pénalisent la destination. Benjamina Ramanantsoa, ministre du Tourisme malgache, rappelle que le tourisme se structure, citant la mise en place d’une police touristique à Nosy Be, l’ouverture d’une école hôtelière ou la refonte du système de certification des guides. « Il y a une volonté du chef de l’État (…). Nous serons obligés de nous donner les moyens », assure-t-il. Mais pour Patrick Ramonjavelo, président de l’association des agences de voyages malgaches, « il n’y a pas de véritable plan stratégique (…). On fait les choses en fonction des opportunités mais pour les investisseurs et les voyagistes, il faut une certaine visibilité ».

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