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Corse : comment fonctionne la plateforme de réservations Ma Corsica

C’est un nouveau projet destinée à contrer les OTAs. Comment ? Eléments de réponse avec Didier Lamarre, fondateur de Ma Corsica, et Alexandra Douard, chef de projet.

L’Echo touristique : Comment est né Ma Corsica ?

Didier Lamarre : Nous avons créé notre start-up il y a deux ans maintenant. Etant hôtelier en Corse depuis plus de vingt ans, le projet part d’un constat simple : les plateformes mondialement connues ont bouleversé le marché… en amputant nos chiffres d’affaires. L’idée de créer une plateforme dédiée à la Corse, qui serait plus intéressante pour les professionnels comme pour le touriste, s’est donc imposée d’elle-même.

Alexandra Douard : Cette perte de chiffre d’affaires empêche les professionnels du tourisme en Corse de poursuivre leur développement, d’investir dans leurs établissements, ou de créer de l’emploi supplémentaire. Nous nous sommes donc donnés pour unique mission de proposer une offre touristique complète et indépendante pour réserver l’intégralité de son séjour, en quelques clics, depuis la plateforme Ma Corsica.

L’Echo touristique : Quels profils d’acteurs peuvent rejoindre la plateforme, et dans quelles conditions ?

Alexandra Douard : Notre idée première était de fédérer les hôtels, les campings, les gîtes et autres hébergements de l’île. L’inscription et la mise en ligne de leur établissement est gratuite. Nous prenons une commission de 6% HT sur chaque vente effectuée depuis Ma Corsica. Il n’y a pas d’autres frais. Et ce sont ces 6% qui nous permettent de développer la plateforme, d’améliorer son référencement sur Internet, ou encore d’adhérer à des systèmes de paiement. Plus ils seront nombreux sur la plateforme, plus elle se renforcera.

Didier Lamarre : Très vite, nous avons pensé que notre projet pourrait plaire à l’ensemble des prestataires de la chaîne touristique. Ainsi, nous avons ouvert Ma Corsica aux fournisseurs d’excursions, dans les mêmes conditions que pour les hébergeurs. Nous accueillons aussi des restaurateurs. Nous ne pouvons pas encore mettre en vente leurs tables, mais nous leur assurons une mise en avant – géolocalisation, photos, descriptifs, menus – sur les pages de nos hébergeurs et sur la plateforme contre un abonnement annuel de 300 euros. Ils ont également accès à la fiche de leur établissement, qu’ils peuvent mettre à jour de façon illimitée.

L’Echo touristique : Les acteurs du transport, stratégique pour l’organisation du tourisme dans l’île, sont également sur la plateforme ?

Alexandra Douard : Nous sommes en train de travailler ce volet là également. Ça n’est pas facile d’imposer notre projet à ces grandes entreprises, mais nous y parviendrons. Nous venons par exemple de signer avec Corsica Ferries, et avec Mister Ferry. A terme, nous espérons travailler avec les compagnies aériennes. Nous sommes également en train de nous rapprocher des autocaristes, des compagnies de taxi et autres loueurs de véhicules en Corse. Notre idée, c’est vraiment de fédérer l’ensemble des professionnels du tourisme autour de la plateforme Ma Corsica. D’ailleurs, nous ouvrirons bientôt l’inscription aux artisans corses, qu’ils soient charcutiers, bijoutiers ou producteurs d’huiles d’olives. Ils pourront figurer sur la plateforme contre un abonnement mensuel de 20 euros, et une commission, là encore de 6% HT, sur les ventes réalisées sur Ma Corsica.

A ce jour, une cinquantaine d’acteurs sont sur la plateforme.

L’Echo touristique : Combien de professionnels sont déjà référencés par Ma Corsica ?

Didier Lamarre : Depuis quelques semaines, nous sommes entrés en phase de production concrète. A ce jour, une cinquantaine d’acteurs sont sur la plateforme, et en système, avec la possibilité d’effectuer une réservation. Certains de ces acteurs ont des trois hôtels, ou des résidences comptant soixante appartements de location. Nous pensons très vite monter en puissance, et nous espérons référencer au minimum 1000 partenaires avant l’été.

Alexandra Douard : C’est ce qui nous permettra d’aborder l’année 2022, la première année pleine pour Ma Corsica. La machine doit se rôder d’ici là. Il faut que l’on fasse connaître notre projet aux professionnels du tourisme en Corse, à d’éventuels investisseurs, et au grand public. Nous planchons d’ailleurs sur le développement de notre application mobile : c’est désormais un incontournable, et nous voulons qu’elle soit prête pour la saison 2022. Nous voulons trouver notre place sur le marché, et 2021 servira à identifier les outils dont nous avons besoin pour imposer notre modèle vertueux, gagnant pour les propriétaires comme pour le client final.

L’Echo touristique : Comment le client final s’y retrouve en utilisant Ma Corsica ?

Didier Lamarre : Les commissions exigées par les grandes plateformes du numérique, au-delà de compliquer la possibilité de réinvestir, ont incité certains hôteliers à augmenter le tarif par nuit. A titre d’exemple, dans mon hôtel de 15 chambres, j’ai calculé qu’un chiffre d’affaires réalisé à 70 ou 80% via ces plateformes – ce qui est le cas depuis quelques années pour la plupart des hôteliers – entraînait une perte de 28 000 euros. Une perte qui impacte donc le prix final, et qui enlève du pouvoir d’achat au touriste, qui, du coup, dépensera moins dans l’île. En utilisant notre plateforme, que nous avons déjà traduite en six langues, le client gagne en pouvoir d’achat, et favorise l’économie circulaire de la Corse. C’est en tout cas dans cet esprit que nous imaginons Ma Corsica.

Plus d’informations sur Ma Corsica en cliquant ici

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