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LYDIA MORINAUX, DIRECTRICE FRANCE D’AIR TRANSAT : « Air Transat s’attaque au voyage d’affaires »

Après le MICE, Air Transat se développe sur le voyage d’affaires pour trouver de nouveaux relais de croissance en France. La compagnie s’inquiète par ailleurs du lancement de « Rouge », la filiale low cost d’Air Canada.

L’ÉCHO TOURISTIQUE : Quel est le bilan de la saison hiver, terminée en mars 2013 ?

LYDIA MORINAUX : Sur la saison hiver 2011-2012, on était vraiment en surcapacité sur Paris-Montréal. Nous avons baissé nos capacités de 17 % l’hiver dernier pour garder un taux de remplissage identique, à 97 %, pour environ 38 000 passagers. En 2012, le nombre de Français allant au Canada a progressé de 6 %. Pour le début de l’année 2013, c’est stable, mais il faut voir que les autres marchés sont en baisse. Nous avons un remplissage globalement à 50-50 entre Français et Canadiens. C’est un de nos souhaits. Comme les Canadiens réservent plus tôt, on protège une partie des sièges pour les Français.

Souhaitez-vous vous développer sur d’autres segments que le loisir ?

Les agences et les clients loisirs ont le réflexe de nous choisir. Il est important d’aller chercher de nouveaux relais de croissance. Depuis l’an dernier, on a attaqué le marché MICE avec une personne en charge de ce segment. On est sur certains salons comme le Midex ou en contact avec l’ANAé. On a commencé à attaquer le voyage d’affaires cette année.

Quelles sont les nouveautés pour cette offre affaires ?

Les agents de voyages peuvent désormais avoir accès à un tarif fixe, une classe Y, avec des billets flexibles, et une annulation gratuite jusqu’à J-7 et une modification gratuite jusqu’à J-15. On se positionne entre 15 et 25 % moins cher que nos concurrents. Notre objectif, ce n’est pas d’aller chercher les grands comptes car nous n’avons pas le produit, les salons, la carte de fidélité, les accords d’alliance… On vise les PME-PMI, qui sont plus que jamais à la recherche d’un tarif. Il y a un vrai marché, mais cela va prendre du temps. On a les arguments, avec des vols directs, notamment au départ de la province. Par ailleurs, nous avons investi 49 millions de dollars canadiens (36,6 M E) pour la rénovation de nos cabines, qui devrait être finie en 2014. Pour l’instant, 6 des 11 A330 sont équipés d’écrans individuels.

Quelles sont les perspectives pour Air Transat en 2013 ?

On surveille de près la concurrence et on ne peut pas dire que l’on n’est pas inquiet. Il y a des acteurs saisonniers agressifs et on se demande ce qu’ils vont faire cet été. On surveille aussi les nouveaux entrants qui pourraient nous concurrencer sur les vols au départ de la province. On parle évidemment de la nouvelle offre « Rouge » d’Air Canada, qui a annoncé clairement vouloir nous attaquer de plein fouet. La compagnie a déjà approché certains aéroports.

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