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Lido : la CGT demande à la ministre de la Culture de « condamner » Accor et Sodexo

Le ton monte au Lido depuis l’annonce de la transformation du célèbre cabaret, racheté par Accor, en salle de spectacle musical. Une décision qui s’accompagne d’un important plan social.

La CGT Spectacle a écrit à la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak pour demander une « condamnation ferme des agissements d’Accor et Sodexo » dans le cadre du plan social du Lido, repris par le groupe hôtelier, alors que les deux entreprises ont reçu de nombreuses aides publiques.

« Il est inacceptable que l’argent public ait été utilisé en vue d’organiser un PSE (plan de sauvegarde de l’emploi, ndlr) et nous estimons que ces pratiques sont susceptibles de caractériser un abus de droit, en particulier de la part d’Accor », écrit ainsi Denis Gravouil, le patron de la CGT Spectacle, dans un courrier daté du 2 juin dont l’AFP a eu connaissance. « Comment Accor, qui a bénéficié d’un prêt garanti par l’État de 477 millions d’euros (NDLR : c’est AccorInvest qui a bénéficié de ce PGE, et non Accor), peut-il justifier de ne même pas essayer de relancer l’activité du cabaret avant cette prise de décision radicale », s’interroge le syndicat.

« Comment Sodexo a-t-il pu vendre ainsi (à Accor) sans garantie sur les emplois et l’activité alors même que le groupe a touché pendant la crise sanitaire pour le Lido près de 700000 euros d’aides publiques et 696496 euros de compensation de billetterie via le Centre National de la Musique », ajoute-t-il.

157 postes supprimés

Dans une déclaration à l’AFP, Sodexo a précisé que « pendant la crise sanitaire, le Lido a bénéficié d’une autorisation d’activité partielle longue durée (…) le Lido n’a procédé à aucun licenciement pendant la période où Sodexo était actionnaire. » 

« Le Lido a perçu par ailleurs une avance de trésorerie au titre du fonds de compensation des pertes de billetterie. Au moment de sa cession à Accor, le Lido était toujours en attente de validation du Centre National de la Musique » a également écrit le groupe. La CGT demande à la ministre « d’organiser très rapidement une cellule de crise (…) pour identifier dans quelle mesure les différentes aides publiques ont été mobilisées de façon potentiellement frauduleuse ».

Selon la CGT, Accor connaissait parfaitement avant le rachat le montant des déficits du célèbre cabaret. L’organisation syndicale se demande encore pourquoi tous les prestigieux établissements parisiens similaires ont rouvert « à plein régime » quand le Lido est lui resté « en fonctionnement dégradé ».

Accor, qui a annoncé fin 2021 le rachat à Sodexo du célèbre cabaret parisien, a présenté le 12 mai un « projet de réorganisation » prévoyant une « refonte du modèle de dîner-spectacle » qui se traduira par la disparition de la troupe permanente, avec à la clé 157 postes permanents supprimés sur 184, « principalement au sein des services salle et artistique ».

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