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Lidl Voyages : « Nous ne rattraperons pas le retard accumulé cet hiver »

L’inflation et le conflit au Proche-Orient impactent l’activité hivernale de Lidl Voyages selon Mélanie Marchand, sa fondatrice et dirigeante.

L’Echo touristique : Lidl Voyages observe une baisse des réservations de l’ordre de 20% pour les vacances de Noël. C’est un signe inquiétant ?

Mélanie Lemarchand : C’est quelque chose que nous redoutions depuis plusieurs mois déjà. Nous avons vu l’inflation s’envoler depuis le début de l’année 2023. Au fur et à mesure de l’année, cette inflation s’est renforcée, jusqu’à des niveaux records de paniers moyens cet été. Y compris pour la destination France. Certains campings ont doublé leurs prix par rapport à l’été 2022. Donc, nous avions anticipé ce ralentissement pour la saison hivernale, une saison pendant laquelle les gens partent moins en vacances. Et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Lidl Voyages avait décidé de se concentrer sur quelques destinations très porteuses, afin de négocier les meilleurs prix et apporter une réponse à l’inflation.

Quelles sont ces destinations ?

Mélanie Lemarchand : Nous avons pensé notre saison hivernale autour du bassin méditerranéen, principalement. Nous avons beaucoup misé sur la Tunisie, l’Egypte, le Maroc et la Turquie. Ces quatre destinations fonctionnaient très bien jusqu’au 7 octobre et le déclenchement du conflit au Proche-Orient. Depuis, c’est la chute libre, avec des baisses entre -40 et -60% par rapport à l’hiver dernier. C’est propre à tous les acteurs de notre industrie. Cette nouvelle donne a rendu les vacances de la Toussaint difficiles, mais surtout les vacances de Noël. Il y a des accélérations sur d’autres destinations, comme les Canaries, mais cela ne compensera pas la perte d’activité dans le sud du bassin méditerranéen. Nous ne rattraperons pas le retard accumulé depuis le début de l’hiver.

Même pas avec le long-courrier ou le ski ?

Mélanie Lemarchand : Certaines destinations fonctionnent très bien, comme la Thaïlande, l’île Maurice ou les Antilles françaises. Mais les budgets ne sont pas les mêmes, et donc les volumes de clients non plus. Le ski marche bien aussi, puisque la France redevient notre quatrième destination la plus vendue. Nous constatons toutefois que les Français s’adaptent au contexte, en choisissant par exemple de petites stations de moyenne altitude, qui sont plus accessibles au niveau tarifaire. Toutefois, la donne géopolitique au Proche-Orient fait que cet hiver sera le moins bon hiver, depuis 2018, pour Lidl Voyages. Crise sanitaire comprise, puisque nous avions très bien travaillé sur la France à l’époque. Mais nous avons de réels motifs d’espoir pour la suite de l’année 2024, à savoir le printemps et l’été.

Le marché se projette déjà sur cette période ?

Mélanie Lemarchand : Oui, c’est flagrant, et c’est sans doute pour contrer les effets de l’inflation que nous évoquions. La part de la dernière minute a largement diminué (-20%) par rapport à 2022. Elle ne pèse qu’à peine 15% des réservations, contre 37% l’année dernière. Cela montre que, si les Français ont fait une croix sur leurs vacances d’hiver, ils ne veulent pas rater le printemps. 55% des réservations que nous enregistrons actuellement portent sur des départs prévus entre 2 et 5 mois. Cette demande anticipée est en hausse notable et nous sommes en mesure d’y répondre.

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