Les TPE n’ont pas le moral
Selon la dernière enquête du Syndicat des Indépendants et TPE (SDI), 88% des dirigeants de TPE confient être dans « un état d’esprit négatif permanent ».
L’enquête menée fin décembre et début janvier auprès de 1 602 répondants montre que la proportion de chefs d’entreprise se disant désabusés est passée de 27% à 36%, tandis que ceux déclarant un état dépressif ont augmenté de 3% à 10% en 2024 comparé à 2023.
Difficultés de trésorerie
Les tensions financières demeurent une préoccupation majeure pour les petites entreprises. L’étude indique que 78% des répondants rencontrent des difficultés de trésorerie, dont 22% les jugent importantes. La hausse des coûts de l’énergie, l’inflation, le remboursement des dettes liées au Covid, ou encore les charges administratives sont les principales raisons invoquées.
2024 a constitué une année difficile sur le plan des revenus pour les petites entreprises. Selon le SDI, une TPE sur deux a enregistré une baisse de son chiffre d’affaires par rapport à 2023, et 17% des répondants envisagent de cesser leur activité au premier semestre 2025 en raison de ces difficultés. Tous secteurs d’activités confondus et quelle que soit la taille, le groupe Altares, expert de la donnée d’entreprises, relevait au troisième trimestre 2024 un bond de 20% du nombre de défaillances d’entreprises.
L’accès au crédit bancaire reste un défi pour de nombreuses petites entreprises. Seuls 23% des répondants ont sollicité un crédit bancaire en 2024. Le taux d’acceptation des crédits de trésorerie a diminué tout au long de l’année, passant de 86% au premier trimestre à 71% au quatrième trimestre, avec des taux d’acceptation particulièrement bas pour les entreprises ayant contracté un PGE.
Réductions d’effectifs et revenus en baisse
Ces problèmes se trésorerie expliquent aussi que 26% des entreprises ont réduit leurs effectifs au cours de l’année, principalement par des départs volontaires (22%) et le non-renouvellement de contrats temporaires (20%). Les tensions financières des entreprises ont également un impact direct sur les revenus personnels des dirigeants. 48 % des chefs d’entreprise ont déclaré avoir perçu le SMIC ou moins en 2024, et 35% ont vu leurs revenus personnels baisser par rapport à l’année précédente.
Scepticisme vis-à-vis du gouvernement Bayrou
Concernant la récente nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre, 77% des répondants espèrent une réduction des charges sociales et fiscales. Une part importante reste toutefois sceptique quant à la capacité du gouvernement à répondre efficacement à leurs attentes.
En résumé, plus de deux tiers des chefs d’entreprise sondés ne se sentent pas en mesure de développer leur activité au cours de l’année à venir. Un résultat inquiétant qui, résume le SDI, nécessite « des mesures de soutien ciblées, incluant un meilleur accès au crédit, une réduction des charges administratives et une aide financière pour aider les entreprises à surmonter les défis économiques actuels ». Nul doute que les acteurs liés à l’industrie du voyage attendent aussi un geste fort dans leur direction, sous l’impulsion notamment de Nathalie Delattre, nommée récemment au poste de ministre déléguée chargée du Tourisme.