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Les TO terminent l’année sur le fil

L’exercice commercial 2007-2008 marque un tassement par rapport au cru précédent avec des ventes de forfaits qui stagnent à +1 %. Une situation tendue que l’écroulement des ventes depuis un mois et l’absence totale de visibilité pour 2009 risquent encore d’aggraver.

«C’est pas la joie ! Alors que 2009 se profile sous les pires auspices, les voyagistes membres de l’Association de tour-opérateurs/Ceto bouclent un exercice 2007-2008 sur le fil. Selon le baromètre annuel publié le 17 décembre, ils ont fait voyager, au cours de la période du 1er novembre 2007 au 31 octobre 2008, 7 351 804 passagers (dont 2 294 791 en vols secs), soit une progression de 3,5 %. Le nombre de clients en voyages à forfait a été de 5 057 013, en hausse d’un tout petit +1 %. Pour mémoire, au cours de l’exercice précédent, la croissance s’était déjà contentée d’un maigre +1,5 %. Certes, on reste en positif mais il y a de quoi s’inquiéter pour 2009. « Le déroulement de 2008 reflète les prémices de la crise, avec de vraies interrogations sur le pouvoir d’achat dès l’été, sur fond de flambée du prix du baril de pétrole. C’est le long-courrier qui a commencé à fléchir à ce moment-là, il ne s’est pas rétabli depuis alors que le moyen-courrier avait plutôt bien repris en août », analyse René-Marc Chikli, président de l’Association. L’été s’est ainsi clos sur un trafic en hausse de 2,1 %, grevé par des mois de septembre et d’octobre décevants quand l’hiver avait stagné à +0,2 %. Satisfaction cependant, le volume d’affaires reste largement en croissance (+8,2 % par rapport à N-1), à 5 773 millions d’euros. La recette unitaire moyenne des voyages à forfait s’établit ainsi à 966 E (+6,2 %) avec une recette globale de 4 884 millions d’euros (+7,3 %). « Les taxes et surcharges ne sont pas les seules responsables de cette augmentation. La hausse des prix, tirée par le haut de gamme, est la principale composante de cette croissance. D’ailleurs la France, qui n’est pas impactée par les surcharges, enregistre une progression du panier moyen de 5,5 %. » Les premiers effets de la crise sur le trafic long-courrier, plus gros contributeur, n’en sont que plus préoccupants pour l’avenir. Les voyages lointains ont ainsi baissé de 2,1 % au cours de l’exercice commercial 2007-2008, à l’instar de la France (-0,7 %) quand le trafic moyen-courrier a soutenu l’activité (+2,6 %).

UN TRIO GAGNANT EN MOYEN-COURRIER

Côté destinations, les TO doivent une fière chandelle à quelques locomotives qui continuent de résister y compris cet automne. En moyen-courrier, la Tunisie, l’Égypte et la Turquie constituent le trio gagnant, de façon encore plus marquée qu’en 2007. Un vrai renversement de tendance par rapport à N-2, pour l’Égypte et la Turquie notamment, qui affichaient alors des baisses de 30 à 40 %. « Il n’y a pas de secret », commente René-Marc Chikli. « Ces trois destinations ont été plébiscitées pour leur bon rapport qualité-prix. Il faut en tirer les leçons pour 2009. Le consommateur fait ses arbitrages en conséquence. Il nous dit : Je veux bien voyager, mais pas à n’importe quel prix ! » Ainsi la chute du Maroc (-10,5 %), outre le développement des low cost et des voyages dépackagés, s’explique aussi par la cherté de Marrackech « souvent injustifiée eu égard à des produits dits haut de gamme, mais qui ne sont pas au niveau ». En long-courrier, la République dominicaine, en retrait de 5,2 % à 195 132 forfaits vendus, subit aussi cette sanction tarifaire. « Elle n’a pas bénéficié des avantages de la baisse du dollar et n’a que les inconvénients de la surcharge carburant qui a fait grimper les tarifs. » Les Antilles françaises, déjà très à la peine, connaissent le même phénomène et poursuivent leur baisse (- 25,4 %). Les États-Unis au contraire, comme le Canada, tous les deux dopés par l’effet dollar, ont encore caracolé avec des progressions qui restent soutenues, y compris dans la tourmente actuelle et les réservations en cours pour le printemps. L’océan Indien, avec ses belles prestations, a également fait mieux que résister en 2008 avec des progressions remarquables de Maurice (+21,1 %) mais aussi des Maldives (+33,1 % à 41 160 clients) et de la Réunion (+51,1 % à 32 087 clients). « À l’instar de la Turquie et de l’Égypte en moyen-courrier, les États-Unis et Maurice, qui étaient en chute libre il y a deux ans, ont effectué un rétablissement salutaire. » En panne, en revanche, le Sénégal (- 15,5 %), pénalisé par une baisse de qualité et un renchérissement des taxes aéroportuaires, semble durablement délaissé par les touristes français. De quoi maintenant sera fait 2009 ? Les premières tendances, au vu des réservations de septembre, octobre et novembre, annoncent clairement la couleur : sombre ! Les vacances de la Toussaint, avec des réservations de dernière minute, ont contribué à soutenir l’activité du début d’automne. Mais novembre est en chute vertigineuse avec des prises de commande à -19,1 % (- 24 % en moyen-courrier, touché de plein fouet et – 9,8 % en long-courrier) quand octobre s’était contenté d’un léger retrait à – 1,5 % et que septembre s’affichait encore en positif (+3,3 %). Au global et en cumulé sur les trois mois, le recul est de 7,5 % (-6,3 % en moyen-courrier qui pèse 63,5 % de l’activité et – 6,9 % en long-courrier qui en représente 36,5 %). Quasiment toutes les destinations font les frais de la crise, mais on notera la baisse des réservations qui se poursuit vers le Maroc (-3,4 % en cumulé, – 18,7 % en novembre), s’amorce pour l’Égypte (-2,4 % en cumulé, – 12,8 % en novembre) et surtout se creuse pour l’Espagne continentale (-8,7 % en cumulé, -41,9 % en novembre) et l’Italie continentale (-29,3 %). La Tunisie et la Turquie se maintiennent en positif en cumul sur les trois mois, mais accusent tout de même des baisses de prises de commande préoccupantes, respectivement de 21,7 % et de 27,2 % en novembre. Même Berezina en long-courrier avec notamment une République dominicaine qui enregistre des réservations en chute de 25 % en novembre (-10,2 % en cumulé). Même Maurice fléchit à -7,8 % en cumulé avec toutefois une bonne résistance en novembre (-2,2 %). Les vacances de Noël n’apporteront visiblement aucun rattrapage de dernière minute.De quoi plomber l’hiver que René-Marc Chikli annonce d’ores et déjà « plié ».

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