Les TO cherchent du vent dans leurs ventes ( 22 juin 2012)
Après un hiver en retrait aussi bien en passagers qu'en volume d'affaires, les tour-opérateurs abordent l'été avec des carnets de commandes en négatif sur tous les axes et notamment le long-courrier, en chute marquée.
«C'est le calme plat. On est en train de faire une course sans vent ! ». En présentant le 21 juin les résultats du baromètre semestriel de l'hiver, René-Marc Chikli, président de l'Association de tour-opérateurs/Ceto a livré des pronostics météo plus qu'inquiétants pour la saison d'été. « La récession est globale, on souffre aussi bien sur la France qu'en moyen-courrier ou qu'en long-courrier. Et le crime ne profite à personne ! ». Effectivement, le marasme est général avec des réservations cumulées sur les mois de mars, avril, mai en recul de 8,6 % par rapport à la même période l'an dernier. La France et le moyen-courrier affichent respectivement une baisse de 7,4 % et 7,8 % en prises de commandes quand le long-courrier, d'habitude moins sujet aux VDM et qui représente environ un tiers du volume d'affaires estival, chute de 13 %. Seule la Thaïlande se démarque à + 57 % mettant l'Asie au global à + 2 %. Mais toutes les autres zones Amérique du Nord-Mexique (- 9 %), Caraïbes (- 13 %) et surtout Afrique-Océan Indien (- 22 %) restent largement en négatif. « En moyen-courrier, la Tunisie confirme sa reprise à + 44,6 %», essaie de positiver René-Marc Chikli, espérant que les derniers événements sur place seront vite oubliés. « La destination a un bon rapport qualité-prix ». En revanche, effet de balancier et crise de l'Euro ne font pas les affaires de la Croatie (- 16,6 %), des Baléares (- 22,9 %), de l'Espagne (- 23,5 %) ni surtout de la Crête et de la Grèce continentale, à – 29 % l'une et l'autre. De quoi donc avoir des sueurs froides si un redémarrage rapide ne se produit pas. « Les quinze jours à venir vont être décisifs. Il va falloir avoir les nerfs solides », analyse René-Marc Chikli qui concède qu'un été de nouveau dans le rouge mettrait sérieusement en péril nombre d'opérateurs. « Il y aura des VDM mais on ne peut plus se permettre aucun sacrifice sur les marges ». D'autant plus que l'hiver a été « sans teinte ».
DES VENTES DE FORFAITS EN RECUL
Confirmant le bilan intermédiaire établi mi-mars, le baromètre semestriel hiver 2011-2012 du Ceto est le plus mauvais des 5 derniers exercices avec des ventes de forfaits en recul de 4,2 % (1 624 652 clients) et au global, une activité à – 0,4 %. « Même les vols secs n'ont pas réussi à nous maintenir en positif », note René-Marc Chikli. Le moyen-courrier a continué d'être marqué par le Printemps arabe (- 8,7 %) quand les ventes France et long-courrier ont stagné. Comme le panier moyen s'est tassé à 1 090 E (+ 2,6 %), le volume d'affaires pour les ventes de forfaits est logiquement en baisse à 1 772 ME (-1,7 %). La dégringolade est surtout notable en moyen-courrier avec 493,8 ME de ventes engrangées, à – 11,8 % « Il a fallu faire une fois de plus des efforts tarifaires », déplore le président du Ceto. En lots de consolation, les plus belles performances de l'hiver reviennent aux Emirats Arabes Unis, à la Sardaigne ainsi qu'à Madère et aux Canaries quand « c'est la catastrophe » pour l'Égypte (- 21,8 %) et la Jordanie (- 63,1 %). Le Maroc (- 28 %) est resté destination n°1 des Français en moyen-courrier devant la Tunisie encore très convalescente après une année 2011 « pourrie ». De même la République Dominicaine a conservé sa première place en long-courrier (+ 3 %) profitant du tassement des Antilles Françaises (- 7 %) mais aussi de l'île Maurice (- 8 %) pénalisée par le retrait en club de Marmara. Les Maldives (- 7 %) ont aussi accusé le coup, pâtissant des prises de positions islamistes. La Thaïlande (tirée par Marmara) et le Cap Vert (avec le dynamisme d'Héliades) sont les destinations lointaines parmi les mieux loties de l'hiver alors que le Sénégal, décidément pas compétitif, s'enfonce saison après saison (- 24 %). L'hiver prochain sera-t-il meilleur ? Paradoxalement, les TO disent noter déjà de bonnes tendances. Alors que les soldes d'été montent en puissance (voir ci-contre), ils peaufinent donc leurs opérations d'early booking. Touchés mais pas encore coulés.
« On ne peut pas tout brader non plus. »
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