Les six tribus de voyageurs en 2030

A quoi ressemblera le touriste de demain ? Le rapport "Future Traveller Tribes 2030", réalisé par la Future Foundation pour le compte du GDS Amadeus, répond à cette question en faisant un bond de 15 ans dans le futur.

Au final, il distingue six profils de voyageurs en se basant, non pas sur des critères démographiques, mais sur les besoins et les envies des voyageurs : les "chercheurs de capital social", les "puristes de la culture", les "voyageurs éthiques", les "amateurs du clés en main", les "voyageurs par obligation", et les "chasseurs de récompense".

En 2007, Amadeus avait publié une enquête similaire, répertoriant quatre  groupes de voyageurs qui devaient émerger d’ici à 2020 : les seniors actifs, les familles mondialisées, les citadins nomades et les cadres sup’ internationaux. Concernant les évolutions à venir, la société avait vu juste sur certains points tels que la généralisation du guidage par GPS, le succès des forums de voyage, ou encore la numérisation des documents de voyage comme les billets d'avion.

Depuis, les profils définis par Amadeus se sont affinés, intégrant notamment le boom des réseaux sociaux et l'émergence de nouveaux marchés (Chine, pays de la zone Asie-Pacifique, pays d'Amérique latine…). En identifiant ces grandes tendances, cette étude se donne pour objectif d'aider les professionnels du tourisme à anticiper afin de faire évoluer leurs offres dans le bon sens.

1-Les "chercheurs de capital social"

Ultra connectés aux réseaux sociaux, ils cherchent à accroître leur audience sur Internet en partageant leurs expériences de voyage et peuvent même aller jusqu’à monnayer leur présence sur un lieu en tant que relai médiatique. Ils sont par ailleurs friands d’expériences personnalisées et plus enclins à s’appuyer sur les avis voyageurs pour valider leurs choix.

2-Les "puristes de la culture"

Obsédés par l’idée de vivre des expériences authentiques, ils veulent s’immerger dans une culture étrangère. Ils peuvent s’informer via des plateformes d’échanges spécialisées et se montrent attirés par le "tourisme de la dernière chance", par exemple vers des endroits affectés par les changements climatiques. Parce qu’ils souhaitent s’aventurer hors des sentiers battus et sont ouverts à l’économie collaborative, ce groupe pourrait être le plus difficile à exploiter pour l’industrie du tourisme. Mais il représente aussi une grande opportunité car ses membres sont prêts à dépenser de l’argent pour vivre une expérience unique.

3-Les "voyageurs éthiques"

Leurs choix sont dictés par des considérations morales. Ils peuvent ainsi opter pour une destination dans le seul but de contribuer à l’essor du tourisme dans le pays, et choisir leur mode de transport afin de minimiser leur empreinte carbone. Dans le même ordre d’idées, ce profil se montre particulièrement ouvert aux visites virtuelles qui ne nécessitent aucun déplacement. Naturellement, ils favorisent les entreprises qui partagent leurs valeurs et s’engagent via des pratiques écologiques et éthiques.

4-Les "amateurs du clés en main"

Ils ont peu de temps et veulent profiter de leurs vacances au maximum, sans avoir à se soucier des aspects pratiques. Cette catégorie, qui sera nourrie par les classes moyennes des marchés émergents, aime les offres packagées où tout est organisé de A à Z par un agent de voyages ou un tour-opérateur.

5-Les "voyageurs par obligation"

Leurs déplacements sont avant tout motivés par des obligations telles qu’un rendez-vous professionnel, une conférence, ou encore un mariage. Ils seront de plus en plus désireux d’associer déplacements professionnels et voyages d’agrément, par exemple en posant des vacances à la suite d’un voyage d’affaires.

6-Les "chasseurs de récompense"

Ils perçoivent le voyage comme une juste récompense du travail qu’ils effectuent au quotidien dans le cadre de leur activité professionnelle. Lorsqu’ils prennent des congés, ils ne se refusent rien et recherchent des expériences hors du commun centrées sur leur épanouissement personnel. Une aubaine pour les acteurs du luxe et du bien-être.

Cet été, un rapport complémentaire donnera des pistes aux professionnels du secteur pour s’adapter à chacune de ces six tribus.