Les premiers trains français à hydrogène circuleront en 2024 en Bourgogne
La Bourgogne Franche-Comté devient ce vendredi 5 mars la première région française à officialiser une commande de trains à hydrogène.
Le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari a lancé vendredi à Auxerre le premier « écosystème territorial hydrogène » de France, associant une unité de production de ce carburant non polluant et divers utilisateurs, dont des trains. Le coup d’envoi du projet a été donné par la formalisation d’une commande – la première en France – de trains fonctionnant à l’hydrogène pour un montant de 51,9 millions d’euros.
« Nous préparons les transitions de ces 20-30 prochaines années (…). L’enjeu, c’est la massification de la production d’hydrogène décarboné », a déclaré Jean-Baptiste Djebbari lors de la signature du bon de commande à Alstom de trois TER bi-mode hydrogène (électrique et H2) pouvant atteindre une vitesse maximale de 160 kilomètres/heure avec 220 passagers et une autonomie de 400 à 600 km. La Bourgogne-Franche-Comté devient ainsi la première région de France à officialiser une commande de trains à hydrogène. Ces rames doivent effectuer leurs premiers essais en 2023 pour une entrée en exploitation un an à un an et demi plus tard, selon la région.
« C’est un événement historique »
« Les potentiels sont considérables. D’ici à 2030, plusieurs centaines de rames pourraient parcourir nos territoires », a ajouté Jean-Baptiste Djebbari. Trois autres régions se sont déclarées prêtes à expérimenter le train à hydrogène : Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est et Occitanie. En Bourgogne-Franche-Comté, les trains H2 relieront Auxerre à Laroche-Migennes pour y remplacer les TER diesel. Ce carburant fournit encore 25% de l’énergie consommée par les trains régionaux et est responsable de 75% de leurs émissions de CO2.
« C’est un événement historique, c’est la première fois qu’on touche du doigt ce rêve de faire marcher des trains à hydrogène » (qui roulent déjà en Allemagne), a estimé Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF, dans un discours retransmis par vidéo. « La France rejoint le cercle des pays fondateurs du train à hydrogène », s’est pour sa part félicité Henri Poupart-Lafarge, son homologue d’Alstom, cité dans un communiqué.
A Auxerre, la venue du train à hydrogène s’accompagne de l’installation, d’ici à la fin de l’année, d’un écosystème complet qui comprendra un centre de production de cette énergie verte, réalisé par Hynamics, filiale du groupe EDF. L’hydrogène sera entièrement produit à base de sources renouvelables. Le site alimentera non seulement des trains mais également, d’ici à la fin 2021, cinq bus à hydrogène ainsi que, à terme, des véhicules utilitaires de flottes privées et publiques, des équipementiers locaux voire de la navigation fluviale. « Il y a encore plein de champs d’application », a lancé le secrétaire d’Etat au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, également conseiller départemental de l’Yonne.
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