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Les entreprises du voyage ont-elles la cote ?

Les groupes de voyages en ligne Odigeo et Bravofly sont entrés en Bourse. Les marchés ne leur ont pas réservé le même accueil.  

"Bravofly a nettement mieux réussi son entrée en Bourse qu’Odigeo", estime Morgann Lesné, directeur exécutif de la société de conseil en financement Financière Cambon. "Nous sommes dans des multiples de 13 à 15 par rapport à l’Ebitda* pour Odigeo, et de 25 s’agissant de Bravofly".

Une explication ? La différence de dynamique, explique Morgann Lesné. De fait, l'agence en ligne Bravofly Rumbo a augmenté ses ventes de 64% en 2013 à 123,2 millions d'euros, alors que le groupe qui coiffe Go Voyages, eDreams et Opodo est entré dans une phase de maturité, marquée par une activité relativement stable.

L'introduction en bourse (IPO) de Bravofly doit permettre de lever 100 millions d’euros à travers de nouvelles actions, auxquels s'ajoutent 120 millions de cession de titres. Actionnaire historique, le fonds Axa Private Equity, désormais applelé Ardian, "enregistrera un multiple record", selon Financière Cambon.

Bravofly déçoit quand même

Un avis qu'il convient toutefois de nuancer. Bravofly a reculé de 7,3% par rapport à son prix d'introduction de 48 francs par action, qui le valorisait à 698 millions de francs suisses (574 millions d'euros).

C’est le signe d'une méfiance des investisseurs envers l'univers Internet après la forte correction subie par les valeurs technologiques, estime l’agence Reuters. Sa baisse fait écho aux débuts laborieux du spécialiste en ligne du vol sec Odigeo, qui avait perdu jusqu'à 7% pour son premier jour de cotation à Madrid il y a une semaine. Le groupe espagnol est entré mardi 8 avril à la Bourse de Madrid, pour positionner 35% de son capital, fort d'une capitalisation supérieure à un milliard d'euros.

Morgann Lesne reste optimiste : "Odigeo avait un peu dévissé à l'introduction, mais a tout repris ensuite. L'IPO de Bravofly reste une superbe opération pour les actionnaires en place".

"Le volume de titres échangés hier n'est pas assez significatif pour tirer des conclusions", estime pour sa part Pascal Bordat, partner chez Optivalue.

Financer la croissance

Fondé en 2004 en Italie, le groupe domicilié en Suisse, qui coiffe les sites Bravofly, Rumbo, Volagratis et Jetcost, a placé 5,33 millions de titres sur le marché, soit 36,7% de son capital. Selon sa direction, l'IPO a été plusieurs fois sursouscrite par des investisseurs suisses et internationaux. L'opération doit financer des acquisitions. Le groupe compte se développer en Allemagne, en Scandinavie et en Europe de l'Est. Odigeo a également soif de croissance, mais doit aussi éponger sa dette.

Fait à noter, les deux concurrents sur le marché européen des agences de voyages en ligne ont en commun l'actionnaire Ardian.

"Leurs valorisations sont correctes", ajoute Pascal Bordat, d'Optivalue, même si nous sommes loin de celles atteintes par des géants comme TripAdvisor et autres Expedia. "Il sera intéressant d'observer les opérations qui vont en découler. Des mouvements de consolidation sont à prévoir".

* Le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (Ebitda) de Bravofly a atteint 22,8M€ en 2013 (+69%).

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