L’édito de Dominique Gobert : Qatar ? Qatarstrophe humaine et écologique ?
Faut-il, à l’instar d’Éric Cantona, boycotter la Coupe du Monde de football qui doit se dérouler au Qatar dans quelques semaines ? Football et tourisme ont toujours fait bon ménage, mais dans le cas de cette compétition… que faire ?
Boycott ou pas boycott ? Telle est la question. N’étant pas un adepte du sport en général et du foot en particulier, j’avoue une certaine incertitude. Pourtant, et j’en reste persuadé, il ne faut jamais mélanger sport et politique, bien que la politique se serve très souvent du sport comme argument politique.
Pénaliser des sportifs pour qui la compétition est souvent leur seule raison d’exister, presque de vivre, c’est pas forcément la meilleure méthode. Y compris pour les athlètes de Russie qui ont de grandes chances d’être écartés des futurs Jeux Olympiques de Paris en 2024. Personne n’est responsable d’être né quelque part…
Pour la Qatar, pays qui entend également devenir une destination touristique importante, il est vrai que l’on peut se demander selon quels critères l’organisation de cette compétition a pu lui être confiée. Si je veux être très mauvaise langue, ce que je peux faire aisément, je dirais que c’est une question de monnaie, le pays n’étant pas particulièrement connu pour être pauvre.
Si j’en crois les bonnes gazettes bien informées, l’émirat aurait investi quelque 220 milliards de dollars pour cette organisation, construisant à tour de bras, des stades gigantesques et climatisés. J’en profite pour signaler aux veilleurs de la planète qu’au lieu de dénigrer les aéroplanes, ils feraient bien de s’intéresser au sujet. D’ailleurs, voilà encore un bon sujet : selon notre confrère l’Equipe, cité par notre non moins excellent confrère Bee Travel News, « le Qatar ne pourra « pas accueillir tous les supporters sur son sol. C’est pourquoi, chaque jour, 160 vols depuis les pays voisins sont prévus lors de la coupe du monde, soit des vols toutes les dix minutes. Ils offriront la possibilité aux spectateurs des matchs de faire l’aller-retour dans la journée. A titre d’exemple, la compagnie Flydubai proposera pas moins de 30 trajets quotidiens entre Doha et Dubaï ».
Chacun jugera.
Le vrai problème pour lequel est née cette polémique, ce sont les conditions dans lesquelles les stades ont été construits au Qatar. Epouvantable, si j’en crois les différents témoignages : des milliers d’ouvriers, venus de contrées lointaines et pauvres, sans aucune protection sociale, sans considération aucune, sont morts, quasi comme des animaux pour cet évènement. Evènement dont les organisateurs expliquent qu’il sera « neutre en émission carbone ». Comme me le signale mon camarade Clément, il y aura eu, durant les constructions, plus de morts que de minutes jouées : 90 minutes x 84 matches = 5760 minutes, soit 1,12 mort par minute. Belle performance !
J’avoue ma dubitativité…
Ce à quoi l’émir du Qatar, l’excellent Tamim bin Hamad Al-Thani, répond chez notre confrère Ouest France, je cite « « Nous avons compris que nous avions un problème avec le travail sur les chantiers, et nous avons pris des mesures fortes en un temps record, au sujet des travailleurs immigrés. Nous avons modifié la loi et nous punissons quiconque maltraite un employé (…). Nous en sommes fiers. »
Je crois qu’il n’y a plus rien à dire. En revanche, c’est fichu pour les hooligans et autres supporters un peu éméchés : pas d’alcool au pays.
Si j’ai un conseil à donner à l’émir, lui qui peut tout se payer, c’est d’engager quelque influenceurs, ça va l’aider.
L’alcool sera bien en vente sur place pendant la coupe du monde 2022
Oui, pardon, vous avez raison: 17$ la bière!
Excellent petit édito depart de quelqu’un que le foot ne passionne pas mais qui ale bon gout de ne pas le dénigrer non plus. Ironie légère, opinion ferme sans anathème hargneux.
Celaàdevient presque rare, de nos jours sur le net..