Le Sahel condamné à la mort du tourisme
Les conditions de sécurité, les pressions gouvernementales, ajoutées au manque de clients, auront eu raison de l’acharnement des TO.
La décision avait été prise avant même les enlèvements de Niamey. Dans deux mails envoyés les 3 et 4 janvier, le Point-Afrique annonçait aux TO l’arrêt de ses vols vers Mopti (Mali) dès le 27 février et l’annulation des rotations vers Atar (Mauritanie) prévues durant les vacances de février. Raison invoquée : une demande « très faible, voire inexistante » sur ces deux routes, les dernières que Maurice Freund, le président de la coopérative, avait décidé de maintenir. La mort, le 8 janvier, des deux Français kidnappés n’aura donc fait qu’avancer la date de l’arrêt définitif. Le 11 janvier, alors que François Fillon avertit les voyagistes que « leur responsabilité personnelle (sera) engagée » s’ils ne tiennent pas compte des nouvelles consignes, Maurice Freund fait savoir que toutes les activités seront stoppées dès le 23 janvier. Il ajoute que le lancement du Tchad, initialement prévu pour février, est reporté à l’automne. Dans un communiqué, il prédit aussi une nouvelle dégradation de la situation sécuritaire, tout en dénonçant « la psychose et l’amalgame général ». Un amalgame qui vaut à la région de l’Adrar, en Mauritanie, d’être elle aussi classée comme dangereuse alors que les TO, même les plus prudents, sont unanimes pour dire que les voyages peuvent s’y dérouler en sécurité.
SOUTENIR LES POPULATIONS LOCALES
Les amateurs de désert vont donc devoir se replier sur d’autres destinations : le sud-marocain, le désert blanc égyptien, mais aussi la Libye, la Jordanie, Oman ou la Syrie. Mais le souci immédiat des tour-opérateurs est de trouver les moyens d’assurer la survie économique des populations locales qui dépendaient du tourisme. Le Quai d’Orsay s’est dit prêt à apporter son aide.