Le projet d’appellation restaurant fait polémique
Six organisations professionnelles de l'hôtellerie-restauration ont déclaré jeudi 30 mai leur "opposition massive" au projet de création d'une appellation "restaurant", qu’elles jugent restrictive et non sans conséquences sur l’emploi.
L'UMIH, principale organisation du secteur, ainsi que les syndicats GNC, SNARR, SNRPO, SNRTC et CPIH, affirment que "la vraie richesse de la restauration française" est sa "diversité" et s'inquiètent d'une initiative qui réserverait l'appellation "restaurant" aux seuls lieux où le repas est cuisiné sur place à partir de produits bruts, selon un communiqué diffusé hier.
Des conséquences en termes d'emplois
Ils soulignent que l'usage restrictif du mot "restaurant" aurait "des conséquences dramatiques en termes d'emplois, notamment chez les jeunes" alors qu'un quart des 700.000 salariés du secteur a moins de 25 ans. Ils s'inquiètent également d'une appellation restrictive qui risquerait, selon eux, "de créer une complète confusion dans l'esprit du public, des clients et surtout des touristes internationaux".
Proposition du Synhorcat
Les six organisations réagissent ainsi à une proposition du syndicat Synhorcat en vue de la création des appellations "restaurant" et "restaurateur" pour mettre en valeur les établissements qui font le choix de la qualité.
Cette initiative, qui vise à améliorer l'information des consommateurs, est soutenue par une proposition de loi du député UMP Daniel Fasquelle sous forme d'un amendement au projet de loi Hamon sur la consommation.
Les professionnels opposés à l'appellation "restaurant" soutiennent en revanche la création d'un statut d'"artisan-restaurateur", qui est discutée lors des réunions du comité de filière "restauration" en cours à Bercy.