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Le MAP veut se jouer de la crise

Pour sa première édition réservée au grand public, les organisateurs du salon attendent plus de 100 000 visiteurs. Si les destinations sont venues en force représentant à elles seules la moitié des exposants, les distributeurs et les TO sont en revanche bien plus discrets.

Drôle d’ambiance pour un salon ! La crise bat son plein et le Monde à Paris (MAP) ouvre ses portes quand les revendications pour le pouvoir d’achat portent des milliers de Français dans la rue. Alors les vacances dans tout ça ? Le sujet peut paraître futile… Pour autant les organisateurs du MAP restent optimistes. Comexposium attend « plus de 100 000 visiteurs », soit une nette progression de la fréquentation par rapport à l’édition précédente (près de 94 000 en 2008). « Cet objectif avait été fixé avant la crise. Nous n’avons pas souhaité le revoir à la baisse et espérons attirer une clientèle de qualité », souligne Françoise Chandernagor, la directrice du MAP. D’autant que les salons qui se sont tenus en province ces dernières semaines ont plutôt fait le plein comme à Rennes, Nantes et Colmar ainsi que les Mahana de Lyon et Marseille.

DE NOMBREUSES ANIMATIONS PRÉVUES

Pour réussir son pari, le MAP est animé par des spectacles, des projections de films, des conférences, mais surtout 300 exposants répartis sur 17 000 m2 et 300 destinations, dont la France, l’une des vedettes du salon, venue en force avec 30 représentants regroupés au sein d’un village. « Le Pavillon France sera le point d’entrée du salon. Les visiteurs ne pourront pas passer à côté », prévient Françoise Chandernagor. Plus de 70 pays seront également présents, dont, pour la première fois, la Serbie, Taïwan et le Panama, qui s’estiment, après plusieurs années de travail auprès des professionnels du tourisme, être mûrs pour se confronter au grand public. « Du temps du SMT, les destinations étaient déjà très présentes. Ce salon a toujours été leur rendez-vous », note Françoise Chandernagor. « Dans un cadre de crise, les institutionnels font davantage de promotions pour assurer une meilleure vente par la suite », ajoute-t-elle. C’est notamment le cas de l’île Maurice qui, pour remplir ses chambres d’hôtels, a finalement décidé de participer à nouveau. Ce n’est, en revanche, pas celui de tous les distributeurs et tour-opérateurs. « Dans un contexte hypertendu, le secteur marchand a revu ses investissements à la baisse et coupé dans ses budgets », analyse Françoise Chandernagor. Avec l’absence d’Afat Voyages et de Selectour, pourtant présents l’an dernier, aucun réseau traditionnel ne participe à l’événement. Ce qui laisse un « boulevard » à Voyages Carrefour, seul représentant de la distribution cette année, et qui compte bien en profiter pour faire du business. « Le MAP est la meilleure vitrine pour toucher la clientèle parisienne. L’an dernier, nous avons réalisé plus de 700 000 E de chiffre d’affaires. Cette année, nous aurons sur notre stand dix bornes de réservation reliées directement aux stocks », souligne Isabelle Cordier-Archer, DG de Voyages Carrefour. Le réseau de grande distribution, qui partagera son stand avec ses principaux partenaires (Look Voyages, Costa Croisières, Odalys, Asia, Marmara, Transat, TUI et Austro Pauli), lancera plusieurs opérations promotionnelles en avant-première, avec des réductions pouvant atteindre jusqu’à 40 % sur certains produits.

Au total, les TO sont une petite trentaine à exposer, pour la plupart des TO de niche, logiquement intéressés par le contact avec sa clientèle.

FRAM ET HÉLIADES : DES TO CONFIANTS

Les grandes marques sont moins enthousiastes. Bien que partageant le stand de Voyages Carrefour, Marmara s’interroge sur l’intérêt des salons grand public en général. « Les particuliers qui viennent en famille paient environ 30 E l’entrée pour se retrouver dans une ambiance bruyante, avec beaucoup de monde, et s’ils se décident à réserver, ce n’est jamais dans de bonnes conditions faute d’un équipement adéquat, alors que le service serait meilleur dans leur agence de proximité. » Fram qui, à l’instar de Jet tours ou Nouvelles Frontières, dispose de son propre stand n’a pas cette objection. Malgré la crise, le TO n’a pas hésité à exposer cette année. « Au-delà du chiffre d’affaires réalisé sur le salon au travers de nos ambassades et de Fram agences présentes sur le stand, ce sont surtout les retombées dans les semaines qui suivent qui sont intéressantes. Beaucoup de ventes se concrétisent en agences suite à un passage sur le salon », remarque Thierry Jacques, en charge de la promotion des ventes chez Fram. Même confiance et fidélité de la part d’Héliades, qui a renouvelé sa présence. « En temps de crise, pas question de rogner sur les budgets communication », insiste Jean Brajon directeur général d’Héliades. « Le MAP tombe à pic en mars pour lancer notre saison grecque. Et un stand en direct s’inscrit dans une stratégie multicanal. »

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