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Le Mali cherche les leviers de la relance touristique

Alors que les régions phares (dont le pays dogon) restent fermées aux visiteurs français en raison des opérations militaires et des consignes du Quai d’Orsay, le pays veut promouvoir d’autres parties de son territoire, jugées sûres. Les TO sont partants… mais pas les clients.

La tâche semble à première vue irréaliste. Et pourtant, le Mali tente tant bien que mal de relancer son activité touristique. De passage à Paris, la ministre de l'Artisanat et du Tourisme, Berthé Aïssata Bangali, est venu mardi le dire aux professionnels français du secteur. Et écouter leurs commentaires.

"Il ne s’agit pas de parler d’une reprise sur tout le territoire", commence-t-elle par indiquer, concèdant que les régions du nord, en particulier à Kidal, restent trop dangereuses pour être à nouveau ouvertes aux visiteurs. "Mais nous voulons plutôt encourager la diversification de notre offre, montrer qu’il existe un potentiel touristique dans toutes les régions du pays, en particulier dans l’ouest (Kayes), le sud (Sikasso) et le centre (Ségou), qui sont parfaitement sûres."

Renforcer le tourisme intérieur

Pour accompagner cette stratégie de diversification, le pays promet la création d’un fonds national de développement touristique au profit de ces régions ainsi que la mobilisation plus grande des acteurs locaux de ces zones, et souhaite promouvoir des circuits inter-Etats, combinés par exemple avec le Burkina Faso ou le Sénégal voisins.

D’autres leviers de relance ont également été identifiés par le ministère du Tourisme malien. Il cite notamment le développement de l'écotourisme, la volonté d’attirer des voyages scolaires et universitaires, mais aussi les actions à entreprendre pour renforcer les voyages de la diaspora et le tourisme intérieur.

Réaction des TO ? Tous disent leur attachement à la destination et leur volonté de la reprogrammer au plus tôt. "Mais tant que la carte des conseils aux voyageurs du Quai d’Orsay sera colorée en rouge ou orange, les clients n’auront pas envie de voyager, explique Frédérique Ribeaucourt, du groupe Point Afrique. A titre d’exemple, nous avons décidé de rouvrir l’Adrar mauritanien, mais les clients ne suivent pas. Même le Bénin [dont le nord-est, frontalier du Niger et du Nigéria, est en orange sur la carte du MAE, ndlr] ne marche pas".

Une image à reconstruire

Ils ne placent pas plus d’espoir dans le développement de nouvelles destinations dans les régions sûres du sud Mali. "Nous avons tous essayé depuis longtemps de programmer Kayes ou Sikasso, mais les clients ne sont pas demandeurs. Ce qu’ils veulent, c’est le triangle d’or Djenné-Mopti-pays dogon", lâche Elisabeth Leonide, du réceptif Malikow Tours. Installée à Mopti, cette Française a dû quitter le pays il y a deux ans et demi, mais prépare un redémarrage de son agence fin 2014.

Comme les autres, elle ne se fait pourtant guère d’illusions : "La relance va prendre beaucoup de temps. Il va falloir redémarrer des opérations de marketing, se remontrer sur les salons, reconstruire une image." Un travail de plusieurs années sans doute.

Pour rappel, les arrivées de touristes internationaux au Mali ont chuté de 164 000 en 2007 à 100 000 en 2012.

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