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Le choc des technologies

À l’heure où Selectour lance son nouveau site BtoB, Afat Voyages effectue d’autres arbitrages technologiques. Les deux réseaux continuent à fourbir leurs armes de travail chacun de son côté, en attendant des synergies qui reste à définir.

Les équipes des réseaux Afat Voyages et Selectour se rencontrent régulièrement pour mettre en oeuvre des synergies. Mais pour l’instant, chacun avance ses pions technologiques séparément. La preuve cette semaine avec le lancement d’Hippo-campe2.0 (ou H2.0 comme pour Web 2.0), le nouvel outil BtoB de Selectour. Ce site professionnel crée l’innovation pour sa vocation communautaire. En effet, sur H2.0, les 2 000 agents de voyages Selectour sont invités à déposer des avis sur des hôtels et à noter des établissements visités en personne ou par leurs clients, ce qui implique de les appeler à leur retour de vacances. Le réseau s’est fixé l’objectif ambitieux de 30 000 commentaires dès cet automne, qui seront ensuite diffusés sur le BtoC selectour.com. Ce transfert judicieux de savoir-faire permettra de valoriser l’expertise des professionnels. H2.0, c’est aussi une plate-forme multi-TO donnant un accès direct à 80 % des offres tourisme à la rentrée (15 000 produits disponibles). Avec de fortes ambitions : atteindre 150 ME en 2011, soit 50 % des ventes annuelles de forfaits du réseau. Pour la partie réservation jusqu’à l’envoi des messages comptables, Orchestra a eu les préférences du réseau à l’hippocampe. De son côté, Afat a choisi TravelOffice, l’outil BtoB développé à partir de TravelTainment, une filiale d’Amadeus dont la technologie a déjà fait ses preuves en Allemagne.

DEUX OUTILS BTOB DIFFÉRENTS

Pourtant, historiquement, en matière de BtoB, Selectour et Afat Voyages avaient un point commun : Amadeus Leisure Platform (ALP), rebaptisé e-téo par le premier et Gato par le second. Afat Voyages persiste et signe donc avec Amadeus alors que de son côté, Selectour a décidé d’abandonner l’outil multi-TO du GDS pour Orchestra, alors que le projet de fusion entre les deux réseaux était déjà dans les cartons. « La technologie TravelTainment est puissante et rapide. Mais Orchestra garantit une plus forte personnalisation de l’offre et fait preuve de plus de flexibilité par rapport aux usages de l’outil », explique Philippe de Saint-Victor, le directeur général de Selectour. Mais d’ici six mois, lorsque la fusion passera en mode opérationnel, Selectour pourra-t-il faire marche arrière ? Autrement dit, les deux solutions pourront-elles cohabiter ? Selon toute vraisemblance, un partenaire technologique devrait chasser l’autre. En attendant, les deux réseaux ont jusqu’à la fin de l’année pour convaincre les vendeurs. La réussite de l’outil est en effet basée sur l’implication des agences. Mais comment les motiver si ce système est caduc d’ici le 1er janvier 2010 ? « C’est un outil simple et intuitif et qui ne nécessite pas de formation », répond Philippe de Saint-Victor. Néanmoins, Selectour met en place un programme de quarante réunions d’une demi-journée, programmé en régions, pour présenter l’outil aux vendeurs. Si H2.0 réussit son pari, en devenant une vraie plate-forme d’échanges entre les adhérents, il pourrait devenir un outil commun aux 1 200 agences du tandem. Pour le DG, il s’agit d’une solution sans précédent, et notamment du « premier site communautaire de professionnels du voyage ».

Pas sûr, toutefois, que les adhérents Afat l’entendent de cette oreille. Le réseau toulousain possède un forum très actif (20 à 30 messages échangés entre professionnels chaque jour). Un projet de site avec des commentaires d’agences et de clients est aussi dans ses cartons. Dans l’idéal, H2.0 deviendrait-il le socle de la solution globale ? De très nombreuses questions restent en suspens. Les agences auront leur mot à dire. D’aucuns s’étonnent toutefois que le duo n’ait pas voulu garder en l’état les technologies déjà déployées. Orchestra sait que son contrat est pour l’instant a durée déterminée de six mois. Mais la perspective d’un contrat à durée indéterminée pour 1 200 agences est plutôt stimulante pour une structure de 60 salariés. Amadeus, GDS historique, qui détient 80 % des parts de marchés en France, a cependant toutes les chances de remporter la mise. En 2005, le géant a acheté la partie multi-TO d’IGA alors pourquoi pas Orchestra ?

LES MICROLITES SUR DEUX TECHNOS

Pas davantage d’harmonisation en BtoC. Comme en BtoB, les technologies pour le grand public se choquent. En matière de site réseau et de sites d’agences, les deux grands distributeurs ont choisi des camps concurrents. Selectour.com reposait jusqu’alors sur deux partenaires : Promovacances/Karavel au niveau des forfaits et Go Voyages pour les vols secs. À compter de lundi au plus tard, une nouvelle version du site grand public sera en ligne, avec plusieurs particularités : selectour.com sera multicanal, ce qui permettra à un client de réserver en ligne puis de finaliser (son paiement par exemple) en agence. D’ici un mois, Orchestra sera aussi le fournisseur technologique des 214 microsites d’agences clones de selectour.com. Afat Voyages change aussi de crémerie. Sa direction n’incite plus ses adhérents à choisir la marque blanche d’Expedia, qu’avaient adopté 150 adhérents depuis 2006, pour disposer d’un Web individuel à leurs couleurs. Dans les prochains mois, la solution e-retail d’Amadeus remplacera Expedia sur tous les sites des agences. « Nous pourrons déployer des microsites agence par agence à compter du mois de juillet », promet Christophe Fauqué, en charge du conseil chez Amadeus. Grâce à la technologie de TravelTainment, les forfaits seront réservables sur le site BtoC de la maison Afat. La solution Amadeus a des vertus, comme le fait d’augmenter la production de segments et de s’inscrire dans une logique multicanal. Sur l’ensemble des technologies, entre les préférences de Selectour et d’Afat, ce sera sans doute « Que le meilleur gagne ». À moins que l’un impose son partenaire technologique, et l’autre son outil Web 2.0. En coupant la poire en deux, les susceptibilités seraient ménagées. Enfin, on est en droit de s’interroger sur la pertinence d’un tel investissement financier et humain alors que le principal objectif de la fusion est de faire des économies, particulièrement dans le contexte économique actuel où les ventes sont encore très cycliques. Les deux réseaux avancent donc chacun de son côté, comme si la fusion était encore une coquille vide alors que le projet remonte à novembre 2007, soit six mois plus tôt que l’orientation multicanal engagée par chacun deux. Rendez-vous début 2010 pour les prémisses de réponses aux multiples questions que se posent les adhérents des deux camps. Et sans doute l’émergence d’un site unique, autour d’une marque commune sur laquelle un groupe de travail planche. Avec aussi, le partenariat Selectour/lastminute.com en point d’interrogation.

En matière de BtoB, ils avaient un point commun : Amadeus Leisure Platform (ALP), rebaptisé e-téo par Selectour et Gato par le Afat Voyages.

Les deux réseaux avancent comme si la fusion, dont le projet remonte à 2007, était une coquille vide.

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