L’APST redresse doucement la barre
Alix Philipon, présidente de l’APST, le reconnaît : elle n’est pas une spécialiste de la communication. A l’occasion de l’IFTM, entourée de ses deux vice-présidents, elle a voulu jouer la transparence.
« C’est vrai, annonce d’emblée la présidente, la communication n’est pas mon fort. Mais je préfère agir d’abord. » D’autant que la crise qui secoue l’Apst depuis deux ans n’aura pas été une mince affaire à gérer. « Et je tiens à rétablir certaines vérités », poursuit Alix Philipon.
Lors de son arrivée à la présidence, le fonds de garantie « solide et liquide » s’élevait à 6,531M€. C’était en avril 2016. Au 30 juin 2019, ce fonds représentait 28M€, soit une progression de 21M€ en trois ans. « Personne ne peut dire que l’APST ait été mal gérée », assure-t-elle.
Vint le sinistre gigantesque de Thomas Cook, le 23 septembre 2019. « Un tsunami » comme l’indique Gérard La Rocca, vice-président de la caisse de garantie. On connaît la suite. Dépôt de bilan du groupe au Royaume-Uni, suivi quelques jours plus tard par la France. L’APST se retrouve seule, alors que les Etats européens participent au rapatriement des clients bloqués aux quatre coins du monde. Cela coûtera plus de 40 millions d’euros à l’APST, et pour la première fois, des fonds propres négatifs de 11 millions d’euros.
Des fonds propres positifs à fin juin
Si l’association pouvait, grâce à ses réserves, assumer le sinistre Thomas Cook, la situation s’est détériorée à cause de la pandémie. Entraînant un risque fort de défaillances dommageable pour la santé de la caisse de garantie. Heureusement, grâce à l’ordonnance de mars 2020 sur les avoirs, la casse a été plus que limitée.
Cependant, il fallait que les pouvoirs publics s’investissent au regard de la situation difficile de l’association, ce qui a été assez ardu de la part de certains fonctionnaires de Bercy. Avant toute chose, une foultitude d’audits, au coût pharamineux, ont été exigés. La condition impérative d’un soutien était également la vente de l’immeuble de l’avenue Carnot à Paris, ce qui a été conclu mardi dernier.
Concrètement, après les différents épisodes exigés par Bercy et le Comité Interministériel de Restructuration des entreprises, hors risque Covid, l’APST s’estime capable de reconstituer ses fonds propres et de répondre aux critères Solvency II en cinq ans.
Aujourd’hui, à fin juin, l’association dispose de fonds propres positifs de quelque 2,5 millions d’euros. Le Conseil d’administration a reconduit l’augmentation de 30% des cotisations pour 2021, la suppression des régimes dérogatoires de cotisations, le système de bonus : les explications et réponses aux questions des adhérents sont accessibles aux adhérents sur le site de l’APST.
Pour conclure, Alix Philipon se montre optimiste : « L’APST a surmonté la crise Thomas Cook, engagé de vastes réformes et n’a reçu aucune aide, ni subvention, ni PGE. L’APST est bien gérée, et a de nouveau un avenir. »