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La SNCM peut-elle couler

La rumeur d'un dépôt de bilan de la compagnie maritime avant la fin de l'année alimente tous les fantasmes. Les professionnels du tourisme corse oscillent entre inquiétude et incrédulité.

L'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la SNCM serait sur le point de tomber. C'est ce que promettent les rumeurs les plus pessimistes, selon lesquelles un dépôt de bilan de la compagnie maritime pourrait être validé par les actionnaires le 20 décembre prochain.

%%HORSTEXTE:1%%La condamnation prononcée par la Commission européenne, le 20 novembre, qui enjoint la SNCM de rembourser 440 millions d'euros d'aides publiques, apparaît comme le coup de grâce. Elle vient en effet s'ajouter à une longue liste de difficultés financières : endettement important (76 M€), pertes récurrentes (14 M€ l'an dernier), manque de trésorerie… Conséquence : le groupe Veolia, qui détient 33% du capital, veut se désengager au plus vite. Et même au sommet de l'État, qui possède 25% des parts, la volonté de sauver l'entreprise ne ferait plus l'unanimité. Une liquidation permettrait au minimum d'effacer les dettes, voire aboutirait à une vente à la découpe de la compagnie.

La SNCM réfute évidemment ces rumeurs et tente une contre-offensive. Dans une lettre envoyée le 3 décembre à tous les partenaires commerciaux, Pierre Marcy, directeur commercial, assure que l'entreprise « n'est pas en cessation de paiements » et que la condamnation européenne met en cause, en premier lieu, la responsabilité de l'État actionnaire, justement engagé sur ce sujet dans « une longue bataille juridique » avec Bruxelles. Le courrier rappelle par ailleurs que la SNCM a lancé son nouveau projet d'entreprise, a obtenu en septembre la délégation de service public pour la desserte de la Corse de 2014 à 2023, et se prépare à annoncer son nouveau pacte social négocié avec les syndicats.

 

Un risque d'embrasement social

Signe que le climat social a déjà changé, les grèves sont devenues plus rares. Mais un dépôt de bilan, accompagné de centaines de licenciements, aboutirait à coup sûr à un embrasement généralisé, avec risque de blocus des ports. Un scénario que les professionnels du tourisme corse à la fois redoutent et considèrent comme peu probable. « Je ne crois pas à un arrêt d'ici la fin de l'année, à seulement trois mois des élections municipales », indique Jean-Marc Ettori, PDG de Corsicatours. Dans le cas contraire, la saison 2014 pourrait virer au désastre, d'autant que « Corsica Ferries n'a pas les capacités pour absorber le million de passagers que transporte annuellement la SNCM », poursuit-il. Par conséquent, le mot d'ordre des opérateurs est partout le même, résumé par Jean-Louis Franceschini, directeur commercial d'Ollandini Voyages : « pas question de remettre en cause les contrats, on ne va pas ajouter une difficulté supplémentaire ». Business as usual, vraiment ?

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