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La reprise se confirme mais reste fragile

Avec des ventes de forfaits en hausse de 6,5 %, l’exercice 2004-2005 confirme la reprise. Celle-ci risque toutefois d’être de courte durée, le trou d’air actuel des réservations préfigurant d’un hiver 2005-2006 très difficile.

Si l’état dramatique des réservations depuis le 15 août n’assombrissait pas la saison d’hiver en cours et ne brouillait pas une fois de plus toute visibilité pour l’année 2006, on pourrait se réjouir sans réserve des résultats publiés le 15 décembre dernier par l’association de tour-opérateurs (Ceto) pour l’exercice 2004-2005 (1er novembre-31 octobre). Le baromètre annuel, réalisé en collaboration avec le bureau conseil et d’études Wes, fait en effet apparaître une jolie progression des ventes de forfaits.

Une fin d’été difficile

La cinquantaine de TO membres de l’association, représentant 80 % du marché, a fait voyager au cours de la période 4 942 649 clients en voyages à forfait (sur 6 538 574 passagers), soit une progression de 6,5 % par rapport à l’exercice précédent. L’embellie se confirme pour la deuxième année consécutive (+3,5 % en 2003-2004), même si la performance est en-deçà des résultats de 2000 (+7,43 %). Nous espérions retrouver ce niveau, voire atteindre une croissance à deux chiffres, remarque René-Marc Chikli, président du Ceto. Nous l’aurions frôlée, même pénalisés par le tsunami, puisque l’hiver a été assez bon avec une progression de 5,6 %. C’est l’effondrement des réservations depuis le 15 août qui a grevé la fin de la saison d’été, pourtant très bien engagée. Au final, les ventes de forfaits estivaux s’affichent en hausse de 7,1 %, ce qui reste bon, mais nous tablions sur 10 %.

Maroc, Tunisie et Croatie sont les belles réussites de l’année

C’est le moyen-courrier qui a tiré la croissance en 2005, avec 2 759 969 clients en forfaits (+11,6 %), tandis que le long-courrier (904 316 forfaits vendus) a accusé le coup (-0,9 %) et que la France (1 278 364) progresse doucement (+2 %). Certaines destinations continuent de caracoler en tête des ventes comme le Maroc, qui passe la barre des 500 000 voyages à forfaits, avec un nouveau bond de 21,4 % (+20,1 % en 2004). Il y a de la capacité aérienne, hôtelière et un vrai engouement, se félicite René-Marc Chikli. Même succès pour la Tunisie (+16,7 % et 500 915 clients) qui confirme sa reprise. L’Egypte est restée en 2005 une locomotive, en hausse de 20,5 %. Mais le Pays des Pharaons est en chute depuis la fin juillet, les attentats de Sharm el-Sheikh et la psychose autour des vols charters freinant l’enthousiasme. En cumul sur août, septembre, octobre, les prises de réservations ont chuté de 57 % !

Autre tube de l’année, la Croatie bondit encore de 76 %, se préparant à une ascension digne de la République dominicaine. Cela prouve que la destination est adoptée par les Français et cela lui promet une belle marge de croissance, remarque René-Marc Chikli. Cette envolée se fait moins au détriment des habituels poids lourds du bassin méditerranéen qu’en 2004. L’Espagne continentale, qui a revu à la baisse ses tarifs, a retrouvé des couleurs (+6 %), tandis que la Grèce progresse logiquement de 17,5 % (+5,3 % pour la Crète). La Turquie confirme sa santé retrouvée (+36,8 %), même si l’on est loin des grands crus du passé et que la destination marque le pas cet hiver, avec des réservations en recul de 18 % depuis trois mois.

Les sinistrées sont une fois de plus les Baléares (-24,4 %) en passe d’être dépassées dès l’an prochain en nombre de clients par la Croatie, et les Canaries (-20,5 %). L’Italie continentale ne s’en sort guère mieux (-17,6 %). Enfin, malgré les attentats de Londres en juillet, le Royaume-Uni s’en tire plutôt bien (-0,5 %).

Le long-courrier est plus à la peine, à quelques exceptions notables. 2005 a été l’année des Etats-Unis (+27,7 %). La destination aurait pu faire mieux si elle n’avait pas manqué de capacités. Mais les nouvelles contraintes liées aux formalités d’entrée pourraient enrayer la reprise. La maigre performance du Canada (+7,7 %) est d’autant plus surprenante. La destination échappe de plus en plus aux TO, estime René-Marc Chikli. Pour l’hiver en cours, les réservations sont alarmantes, à -65 %. Même situation pour le Mexique, avec un portefeuille de réservations en recul de 70 % (lire page 16) mais qui, bien que pénalisé par deux ouragans, a tenu le choc en 2005 (+14,8 %).

La Chine en étoile montante

En Asie, qui a reculé au global de 6 % en 2005 pour cause de tsunami, la Chine (+63,5 %) fait figure d’étoile montante. Le pays est installé et affiche une hausse des réservations de 34 % pour l’hiver. Le Vietnam, malgré le spectre de la grippe aviaire, est resté une valeur sûre (+42,3 %), bien mieux loti que la Thaïlande, le Sri Lanka ou les Maldives, qui restent la tête sous l’eau cet hiver avec des réservations depuis août à respectivement -43 %, -53 % et -38 %. Le Sénégal est plutôt une bonne surprise puisqu’il réussit à se stabiliser (-0,5 %), tandis que dans l’Océan indien, Maurice retrouve des couleurs, avec en plus des forfaits haute contribution.

Le bilan serait donc plutôt enviable si les trois derniers mois n’avaient été aussi moroses, voire sinistrés. Les réservations accusent un recul de 19,5 % en moyen-courrier pour les mois d’août, septembre et octobre, de 26,4 % en long-courrier. Sans doute l’accumulation de plusieurs facteurs : un climat social et économique délétère, une crainte diffuse de s’éloigner de la France aussi bien à cause du terrorisme, des risques aériens que des perturbations climatiques. Nous sommes au creux de la vague, s’inquiète René-Marc Chikli, avec une tendance forte au cocooning qui ne fait même pas les affaires de la destination France.

C’est d’autant plus inquiétant que les autres marchés européens, britanniques et allemands en particulier, ne réagissent pas de la même manière. Il faut relativiser en précisant que l’on se compare à une même période en 2004 qui avait été très bonne. L’état des portefeuilles peut évoluer très vite et en janvier 2006, la situation devrait même s’inverser par rapport à 2005, alors frappé par le tsunami. Mais la situation reste préoccupante. On peut juste espérer que les trois premiers mois de 2006 rétablissent l’équilibre pour clore un hiver 2005-2006 au moins à l’étale.

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