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La grande attraction des parcs régionaux

Nigloland, Le Pal, Walibi… : ils sont moins célèbres que leurs grands-frères, mais ont fait le plein l'an dernier. À l'heure du lancement de la saison 2014, enquête sur ces «petits Poucet» qui veulent encore grandir.

La pause hivernale est finie dans les parcs de loisirs français. Comme chaque année, le début des vacances scolaires de Pâques sonne l'heure de la réouverture pour la plupart des sites, parmi lesquels figure une kyrielle de parcs dits «régionaux». Ils sont moins grands et moins connus que les majors du secteur, mais l'année 2013 a prouvé qu'ils n'étaient pas pour autant les perdants de la crise. Car pendant que Disneyland Resort Paris a vu sa fréquentation chuter de plus d'un million de visiteurs, bon nombre de ses homologues de taille moyenne ont au contraire progressé l'an dernier, malgré des conditions climatiques très mauvaises en début de saison : +6% chez Nigloland, +3% au Pal, +3% à Walygator, +9% à Bagatelle…

Prix bas et renouvellement de l'offre

«Ces parcs régionaux ont bénéficié à plein des Français qui se sont rabattus sur le tourisme de proximité, commente Sophie Huberson, déléguée générale du Snelac (Syndicat national des espaces de loisirs, d'attractions et culturels). Leur zone de chalandise s'étend aux populations habitant à moins de deux heures de trajet.» Recette du succès ? D'abord le prix. Aucun de ces sites ne fait payer l'entrée plus de 30 € la journée, là où Disneyland annonce au maximum 74 € ou le Parc Astérix 46 €. Ensuite, le renouvellement régulier de l'offre. «Tout comme chez les majors, les parcs de taille moyenne qui progressent sont ceux qui innovent le plus», explique Sophie Huberson. Cette stratégie s'est avérée payante par exemple à Bagatelle, situé sur la Côte d'Opale. La mise en service en 2012 du Triops, une attraction achetée d'occasion pour 2,6 M E, a ainsi permis à la fréquentation de repartir à la hausse l'an dernier après plusieurs saisons de déclin. Un scénario auquel veut aussi croire le parc lorrain de Walygator. Placé en liquidation judiciaire début 2013 mais immédiatement racheté et remis en service par de nouveaux propriétaires, le site a bénéficié pour la saison 2014 de 3 M € d'investissement, notamment pour le lancement du G-Lock, un manège haut de gamme.

À Nigloland, décor minimal mais débit maximal

Mais la palme de la nouveauté revient cette année à Nigloland. Situé dans l'Aube, ce parc qui a atteint 15 M€ de CA l'an dernier, vient de réaliser le plus gros investissement de son histoire : 8 M€ pour installer l'Alpina Blitz, un roller-coaster décrit comme l'un des meilleurs de sa catégorie. Pour le rentabiliser, le parti pris est celui de l'efficacité : un débit maximal et aucune thématisation. «Disneyland a un produit exceptionnel, avec des décors de folie, mais la capacité de leurs attractions est insuffisante au regard de leur fréquentation, estime Patrice Gélis, qui codirige Nigloland. Chez nous, même lors des pics de fréquentation, les clients n'ont aucun mal à tout faire en une journée.» Afin de supporter le choc, il a tout de même fallu augmenter de 2,50 € le ticket d'entrée, auquel est venu s'ajouter 1 € supplémentaire en répercussion de la hausse de la TVA. «Mais on est peut-être en train de prendre un virage avec cette attraction», reconnaît Patrice Gélis. En clair, si la fréquentation est au rendez-vous (l'objectif de croissance est fixé entre 5 et 10% en 2014), le parc envisage de monter en puissance sur le marketing et la communication, quitte à aller chercher des clients un peu plus loin.

Le pari de l'hébergement

Est-ce à dire que pour continuer à grandir, les parcs régionaux sont contraints de sortir de leur zone de chalandise initiale ? C'est en tout cas le chemin qu'a suivi le Puy du Fou. Parti de Vendée, il est devenu l'an dernier le deuxième parc le plus visité de France, derrière Disneyland et devant Astérix. «Ils y sont arrivés notamment en constituant un véritable complexe hôtelier, aujourd'hui de 1 500 lits», rappelle Sophie Huberson. Certains parcs régionaux font aussi le pari de développer l'hébergement, comme Le Pal, qui a ouvert l'an dernier ses lodges : 4,5 M € d'investissement pour 24 maisons sur pilotis thématisées à la sauce africaine. Mais cette diversification ne fait pas l'unanimité. «L'intérêt d'un hébergement n'existe que si le parc peut offrir une expérience sur plus d'une journée, analyse François Fassier, en charge de la branche parcs de loisirs à la Compagnie des Alpes. En outre, quelques chambres ne suffisent pas à faire vraiment évoluer le modèle économique.» Sans compter que de tels équipements, coûteux à construire, ne sont exploités au mieux que six mois par an.

Les zones de chalandise ne sont pas épuisées

À la Compagnie des Alpes, on estime au contraire que les parcs régionaux (Walibi Rhône-Alpes, Walibi Sud-Ouest ou la Mer de Sable, par exemple, qui accueillent tous entre 300 et 350 000 visiteurs par an et réalisent un CA de 10 à 12 M €) n'ont pas épuisé leur zone de chalandise. Pour aller chercher de nouveaux clients de proximité, et accessoirement les faire dépenser plus en produits dérivés ou en restauration (ce poste génère en moyenne 24% du CA, selon le Snelac), le groupe s'est fixé pour objectif d'atteindre la «très grande satisfaction», un concept qui repose non seulement sur le renouvellement de l'offre, mais aussi sur l'amélioration des infrastructures de base (toilettes par exemple) et la formation des personnels. Une stratégie qui s'accompagne, en outre, depuis ce début d'année, du déploiement d'une politique de yield marketing. Preuve si l'en fallait que les parcs régionaux sont, dans ce domaine, logés à la même enseigne que leurs grands frères : l'avenir sera techno ou ne sera pas.

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