La Champagne, à déguster au-delà des étiquettes

Aube, Marne, Haute-Marne, Seine-et-Marne ne feront jamais autant rêver que le seul nom de Champagne. La faute à une appellation vineuse, bien sûr, qui inspire une poignée de voyagistes haut de gamme, et leurs circuits oenotouristiques. Mais le marché est-il là ? Gravitant autour de Reims, la Champagne est surtout cette terre où, avec le baptême de Clovis, a débuté la monarchie française, et où elle a fini, avec la pantalonnade de Louis XVI fuyant vers Varennes. La Champagne a aussi vu la défaite d’Attila, la victoire de Valmy, puis celle de la Marne… Plus paisiblement, ses jolies collines ont couvé des foires fameuses, lancées par les comtes de Champagne, et qui ont légué leur éclat médiéval à ses villes. Mais le fief historique est difficile à cerner : il déborde de partout, hors des limites de la Champagne administrative qu’on a flanquée du nom des Ardennes – qui, elles, dépassent sur la Belgique et le Luxembourg !

Ce découpage maladroit floute l’image de la Champagne, qui finit par n’être plus qu’un vignoble, et à ne peser que pour 1 % dans le tourisme national, au 22e rang… sur 22 régions ! Les initiatives des OT et du CRT viennent heureusement pallier la déroute des voyagistes, cloîtrés dans une production pas des plus imaginatives, et celle des autocaristes qui, l’un après l’autre, lâchent la prestigieuse province. Le TGV-Est est donc la chance à saisir. Grâce à une desserte généreuse, il a déjà dopé la fréquentation étrangère de 2 %. Et puis, avec les efforts déployés par Reims, Troyes, Provins, sans oublier Colombey ou Langres, avec les succès promotionnels du programme Marnothérapie, avec les efforts pour conserver 1500 ans d’histoire militaire, la majeure partie des emplois créés sont liés au tourisme. Loin de se replier sur ses bouteilles, la Champagne est entrée… en campagne..