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L’organisation des JO est-elle une bonne affaire

Alors que Tokyo vient d'être choisie pour accueillir les jeux Olympiques en 2020, les précédentes compétitions n'ont pas été rentables financièrement pour les villes organisatrices. Le bilan touristique s'avère, lui, généralement positif.

Au moment où le maire de Rio, Eduardo Paes, fustige les millions dépensés en équipements sportifs géants destinés à la prochaine Coupe du%%HORSTEXTE:1%%Monde quand il n'a pas les moyens de mener une politique sportive (ni même d'éducation ou de santé) correcte, la question se pose : les « mega events » (JO, Coupe du Monde de football et de rugby) sont-ils rentables ? Financièrement la réponse est claire : c'est non. Depuis Atlanta en 1996 (financés en partie par des sponsors privés), tous les JO ont été déficitaires.

Comme l'explique Christopher Hautbois*, professeur d'économie du sport à l'université Paris-Sud : « la rentabilité financière, aujourd'hui devenue impossible, n'est qu'une des nombreuses dimensions de ces événements mondialement médiatisés. Existe également la dimension d'investissement économique structurant sur le long terme (infrastructures), la dimension politique et sociale liée à la fierté nationale d'être au centre du monde durant quelques semaines, et enfin, la dimension touristique pour laquelle ces mega-events constituent souvent un vrai plus ».

Un équilibre difficile à trouver

Les décideurs doivent donc tenir compte de ces différents facteurs. Si l'Allemagne se félicite aujourd'hui d'avoir construit de nombreux stades à l'occasion de la Coupe du Monde 2006 et si Londres compte obtenir un retour sur investissement à moyen terme (d'ici 2017), d'autres opérations, vitrines alléchantes de l'ego national, apparaissent comme disproportionnées, voire indécentes au regard de la situation du pays concerné. Tel est donc le cas aujourd'hui au Brésil comme ce le fut à Pékin en 2008 (surnommés « les JO de la démesure » avec 26 milliards d'euros d'investissement) ou encore en Afrique du Sud ou à Moscou, qui a toujours refusé de communiquer quelconque chiffre… Par chance, le seul volet sur lequel tout le monde s'accorde à trouver un impact positif à ces mega-events, c'est… le tourisme. Londres en est un bon exemple.

La capitale britannique a vu sa fréquentation augmenter de plus de 1,1% en 2012 et les dépenses des touristes surtout, s'élever de plus de 7%. Même les jeux grecs d'Athènes (2004), fiasco absolu ayant contribué à faire plonger un pays déjà fragile, furent une réussite promotionnelle. « Car, même si les gens ne viennent pas pendant l'événement par crainte de la foule et des prix excessifs, ils viennent plus nombreux les années suivantes confirme Christopher Hautbois. L'effet s'étend sur plusieurs années ». Tel semble encore être le cas à Londres. Espérons que le Brésil, s'il n'emporte pas la Coupe du Monde, bénéficiera au moins de ce bonus-là.

* Co-auteur de Sport et marketing public (éditions Economica)

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