Retrouvez l'actualité du Tourisme pour les professionnels du secteur tourisme avec l'Echo Touristique : agences de voyages, GDS, prestataires spécialisés, voyagistes

L’impliquée belle

Son sourire et sa fraîcheur ont conquis les amoureux de voyages qui peuvent la retrouver en prime time le samedi soir ou en journée sur France 5. Son plaisir : prendre par la main le téléspectateur et le faire voyager. Être aussi un vecteur de découvertes à travers les rencontres et l'humain. Un pari gagné puisque l'émission Échappées Belles se maintient

L'Écho touristique : C'est la 10e saison d'Échappées Belles cette année. Depuis vos débuts en radio puis rapidement en télé, vous vous consacrez à l'univers du voyage, n'est-ce pas ?
Sophie Jovillard : J'ai commencé ma carrière à Lyon, dans les bureaux de RTL puis à la télé locale TLM. C'était alors l'une des premières télé locale. Je débutais dans le métier et je touchais à tout, à la production artistique, aux chroniques culturelles… Puis j'ai travaillé pour le réseau de France 3 où je faisais des magazines de découvertes territoriales. J'ai beaucoup bougé à cette époque, j'ai vécu trois ans à Dijon, six ans à Marseille, faisant plein d'émissions de découvertes. Je creusais donc ce sillon du voyage qui s'est approfondi quand j'ai commencé à travailler pour la chaîne Voyages, il y a une quinzaine d'années. Je présentais alors l'émission quotidienne de la chaîne, tout en faisant des reportages à l'étranger. J'ai donc pris le virus en me disant que cela avait du bon de pouvoir cumuler le savoir-faire acquis sur France 3 et l'envie de voyager. Il y a dix ans, j'ai souhaité travailler pour France 5, une jeune chaîne placée sous le sceau de la connaissance et du savoir. Lorsque la chaîne décide de créer une émission de voyages, il y a eu un appel d'offres qui a été remporté par les anciens directeurs de la chaîne Voyages avec qui je travaillais à l'époque et qui en devinrent producteurs. C'est comme cela que commence l'aventure d'Échappées Belles.

Vous animez également une chronique dans l'émission La Quotidienne, toujours sur France 5.
Je me suis occupée en solo d'Échappées Belles durant cinq ans, avant que Jérôme Pitorin et Raphaël de Casabianca ne me rejoignent. De 300 000 téléspectateurs à ses débuts, l'émission est montée parfois jusqu'à 1,5 million, ce qui est un sacré challenge pour une émission du samedi soir avec des poids lourds en face sur les autres chaînes ! N'étant plus seule aux commandes de l'émission, j'ai eu du temps pour me consacrer à autre chose, notamment en rejoignant La Quotidienne sur France 5 où je propose des idées week-end, et Europe 1 avec des chroniques hebdos sur le patrimoine dans l'émission de Jean-Michel Aphatie. Il y a encore une collection de documentaires appelée Les Trésors, et puis, de temps en temps, une collaboration avec Stéphane Bern sur Le Village préféré des Français ou Le Monument préféré des Français.

Comment ne pas tomber par le biais du reportage dans la « carte postale » tout en donnant envie aux téléspectateurs ?
J'aime être à la frontière du patrimoine, de la découverte et de la balade dans mes émissions. Sur Échappées Belles, notre ancrage c'est l'humain. Le voyage étant fait de rencontres, c'est à nos yeux la meilleure façon de découvrir une destination. On ne se substitue pas aux guides touristiques ou aux spécialistes de la destination. L'émission est un parcours, comme un voyageur lambda aurait fait le sien. On prend des petits chemins de traverse parfois, en s'intéressant à la singularité d'une personnalité chez qui on ne serait pas allé car il n'est pas dans les guides touristiques. J'assume le côté subjectif de mes émissions.

Quel regard portez-vous sur la destination France ? Ses nombreux atouts ne sont-ils pas finalement un handicap ?
Sur la rubrique de La Quotidienne de France 5, la ligne éditoriale c'est vraiment l'idée week-end et la valorisation de la destination France. Il y a énormément de choses à découvrir dans ce pays, pas forcément loin, et des lieux souvent mésestimés. Je n'ai pas de souci à aller dans la Creuse, comme je l'ai fait dernièrement, et de faire un magnifique voyage. On peut parler de la tapisserie d'Aubusson sans être rébarbatif par exemple. Je porte un regard très affectueux sur la destination France.%%HORSTEXTE:1%%

Quelles sont les principales difficultés lorsque vous montez vos reportages ?
En amont des reportages, il y a un gros travail d'enquête afin de trouver sur place des gens qui ont quelque chose à raconter. Nous ne passons pas forcément par les offices de tourisme d'ailleurs. Le bouche-à-oreille marche très bien. Facebook aide beaucoup également. Sur le terrain, il y a une équipe qui m'accompagne et une deuxième équipe constituée d'un journaliste pour faire les reportages, car Échappées Belles faisant 1h30, il y a la partie avec moi ou Jérôme ou Raphaël, plus les reportages. C'est un puzzle qu'ensuite on assemble. Sur place, nous faisons appel à des fixeurs, des personnes qui nous aident en nous servant d'intermédiaires. On reste assez peu de temps sur place, donc quand il y a une vraie barrière culturelle, il ne faut pas heurter les gens. C'est en cela que les fixeurs nous aident à décoder certains usages. Au-delà d'être un traducteur, le fixeur sert de lien entre les gens que l'on va rencontrer. Après, ce qui est difficile, ce sont les zones où on ne peut plus aller.

Est-ce que vous vous autocensurez en refusant d'aller sur telle ou telle destination ?
On s'autocensure dans la mesure où l'émission a pour objectif de donner envie de voyager, d'aller aux endroits où nous sommes allés. Donc, si nous pouvons aller dans des destinations grâce au visa journaliste mais que les touristes ne peuvent pas s'y rendre aisément, on perdrait notre rôle de prescripteur. L'idée c'est de dire aux gens « vous pouvez y aller, c'est safe, c'est sympa… ».

Le fait d'être une femme peut-il être un handicap lors de vos reportages ?
Non, au contraire, cela me donne accès à l'univers des femmes dans certains pays auquel mes collègues hommes ne peuvent absolument pas avoir accès, pour des raisons culturelles.

Les bloggeurs et autres youtubeurs ou instagrameurs vous inspirent-ils, notamment en termes de nouveaux formats ?
Oui, et je pense qu'on est même un peu à la traîne. Il faudrait qu'on se raccroche davantage aux réseaux sociaux, on pourrait être un peu plus participatif. J'adorerai l'idée de pouvoir communiquer avec des gens en direct, au bout du monde, par exemple. Je pense qu'il y a beaucoup de choses à faire encore.

Quel est votre meilleur souvenir de reportage et quelles sont vos destinations rêvées ?
Je suis curieuse de nature et je n'ai aucune frustration. Tout me plaît et je n'ai d'a priori sur rien ni personne. À chaque fois que je pars, je me dis aussi « qu'est-ce que j'ai de la chance de pouvoir faire ça ! ». Je rêve de La Birmanie où Échappées Belles est allée mais ce n'est pas moi qui aie fait le reportage donc j'irai de mon côté, hors caméra. Et le Groenland car je suis fascinée par ces contrées. Les conditions d'un tournage sont très compliquées sur cette destination, donc là aussi je pense que ce sera un voyage à titre personnel. Enfin, l'Iran m'attire beaucoup.

Vous êtes au côté de Stéphane Bern dans l'émission Le Monument préféré des Français. Le patrimoine semble vous tenir à coeur, n'est-ce pas ?
On réalise de plus en plus que la destination France est une destination très riche et qu'il y a un patrimoine exceptionnel. Et il y a aussi le facteur économique qui fait qu'aujourd'hui, il n'est pas donné à tout le monde de pouvoir voyager aux quatre coins de la terre. S'offrir un week-end est devenu plus fréquent que partir loin pour trois semaines de vacances. De plus, la France communique de mieux en mieux sur son patrimoine. Le succès des émissions comme Le Village préféré des Français ou Le Monument préféré des Français tient à ce que l'on mette extrêmement bien en valeur le patrimoine culturel ou architectural de notre pays. Je suis régulièrement en contact avec le Centre des monuments nationaux qui se bat pour que des lieux reprennent vie. Cela fait du bien de se dire qu'à côté de chez soi on a des richesses souvent insoupçonnées. Le participatif est très important dans cette émission. Quand a été choisi le monastère royal de Brou, en face il y avait Carcassonne, Le Mont-Saint-Michel… Mais toute la région du monastère et des alentours s'était mobilisée. Grâce à cela, l'activité touristique a connu un vrai boum et c'était mérité.

Vous êtes la marraine du jury de la Travel Agents Cup organisé par le salon IFTM Top Resa. Quelle est votre perception des agents de voyages ?
C'est ma rencont

Laisser votre commentaire (qui sera publié après moderation)

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Dans la même rubrique