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L’Hexagone reste une valeur sûre

La 4e édition de Rendez-vous France affiche complet. Malgré la crise, l’attractivité de la France ne se dément pas sur les marchés étrangers. Mais elle ne se fera pas à n’importe quel prix. La pression est sur tous les professionnels.

L’honorable S.D. Nandakumar est un peu perdu dans les allées de la 4e édition du salon professionnel Rendez-Vous en France, qui a eu lieu à Paris les 31 mars et 1er avril. Ce vice-président du TO indien Sahara Global vient pour la première fois à cet événement qui aura accueilli, cette année, 600 exposants français, et pas moins de 750 professionnels et TO étrangers de 62 nationalités différentes, dont en première des représentants iraniens, syriens, macédoniens, bulgares, etc. « C’est un événement idéal pour faire le tour de France des nouveautés en quelques heures », s’enthousiasme-t-il. « Notre clientèle est peu affectée par la crise et veut toujours voyager. La France est incontournable, mais je ne peux plus me contenter d’offrir quelques jours à Paris. Les Indiens veulent rester plus longtemps au même endroit, alors je cherche des produits plus spécifiques, à Bordeaux, Fontainebleau ou Chamonix. » Il fera peut-être affaire sur le stand de la Provence : « Nous avons développé des circuits thématiques alliant hôtellerie haut de gamme et cyclotourisme, particulièrement demandés par la clientèle américaine », explique Michelle Autès, directrice de la promotion et du marketing du Comité régional de tourisme (CRT) de la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans les allées, les professionnels semblent avoir laissé la crise sur le palier. « Je ne suis pas inquiet pour cette année », affiche Thierry Baudier, DG de Maison de la France (MDF).

« De nouveaux marchés viennent compenser la chute importante de la clientèle américaine (-20 %) et japonaise (-50 % en quatre ans) », assure-t-il. Le salon, à l’ambiance studieuse, était effectivement très affairé. Le carnet de rendez-vous, fixés au préalable comme dans les autres salons internationaux du même type, était plein avec environ 18 000 rencontres. Un record. « Dans la formule actuelle, nous ne pouvons pas en organiser plus, et nous avons dû refuser une cinquantaine d’exposants », souligne Thierry Baudier.

LA DESTINATION FRANCE ÉPARGNÉE PAR LA CRISE ?

« Le problème d’hypertrophie de la clientèle européenne dans notre mix devient un atout en temps de récession, car c’est la proximité qui prime », répond le DG de MDF. « 80 % de notre clientèle est européenne », répond en écho Brigitte Bloch, directrice du CRT Aquitaine. « Je ne réduis pas ma production France cette année, car les Allemands restent fidèles aux produits « pieds dans l’eau » dans le Languedoc, la Corse ou en Paca, mais moins sur l’Atlantique, à cause du climat », ajoute Andreas Lutze, acheteur du groupe Thomas Cook Allemagne. Le locatif (premier prix et haut de gamme) est également prisé par les touristes, au détriment du milieu de gamme, comme l’indiquent les réservations hivernales chez Lagrange, effectuées par leur centrale de réservation de Londres.

ALÉAS CONJONCTURELS ET STRUCTURELS

En revanche, la clientèle long-courrier pourrait se faire désirer. « Notre clientèle brésilienne surfe sur Internet pour trouver des hôtels ou des locations de voitures en direct et nous laisse les prestations terrestres afin d’économiser 500 e sur un forfait moyen de 2 500 e », constate Philippe Laplace, TO à Rio de Janeiro qui enregistre une baisse de la demande pour le pays de près de 60 %. Les Asiatiques souffrent des taxes aéroports et s’orientent vers les pays plus proches : « Nos groupes iront plus vers l’Australie cette année », confirme Eileen Yee, du TO singapourien STA Travel. Ces aléas conjoncturels en soulignent d’autres, plus structurels. « La France sera plus touchée que l’Italie, par exemple, qui sait négocier et afficher des tarifs de 15 % inférieurs à la France en moyenne », glisse Michelle Hensley, responsable de Allied Travel France. « C’est vrai que les professionnels français ne sont pas assez flexibles », ajoute Andreas Lutze. « Mes clients veulent plus que jamais maîtriser leur budget et veulent de tout inclus, quasi inexistant en France, alors certains préfèrent aller en Turquie cet été », assène-t-il. Enfin, les revenus du tourisme et du voyage d’affaires pourraient cruellement manquer au secteur. Certains cabarets parisiens, qui comptent beaucoup sur les TO étrangers et les entreprises pour remplir leurs salles, ont dû se résoudre à fermer provisoirement, comme Bobin’O, ou à geler ses comptes comme au Paradis Latin. « Tout va se jouer au dernier trimestre. Si la crise s’estompe, cette activité va redémarrer très vite. Sinon, on va souffrir en terme de recettes et, au total, le compte n’y sera pas en 2009 », pronostique Thierry Baudier. Les professionnels sur le salon ont, de toute façon, prévu de venir l’an prochain à Nice, lieu de résidence de Rendez-vous en France 2010.

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