L’e-tourisme se pare contre la fraude

Chat échaudé craint l’eau froide. La vigilance accrue des tour-opérateurs et des compagnies aériennes à propos de l’identité des cyberacheteurs porte ses fruits, selon FIA-NET. Si le tourisme était le deuxième secteur subissant le plus de fraudes en 2006 (30,58 % des impayés), il arrive en 4e position en 2008, avec 11,34 %, à périmètre constant. Tiers de confiance entre sites marchands et internautes, FIA-NET a pour clients Go Voyages, Nouvelles Frontières, Opodo/Vivacances, Relais et Châteaux.

Le vol sec est le plus visé

Les majors du voyage et les spécialistes du e-commerce ont mis en place des procédures de sécurisation des paiements. Go Voyages a nommé un analyste fraude (L’Écho touristique du 10 avril). Reste que, au sein d’un même secteur, le taux de fraude varie sensiblement d’un commerçant à l’autre, selon les mesures de sécurité déployées, d’après la Banque de France. Son Observatoire de la sécurité des cartes de paiement livre des statistiques globales moins rassurantes que FIA-NET : le tourisme reste, pour lui, le secteur le plus exposé à la fraude en vente à distance (à hauteur de 15,5 ME en 2008). Sans surprise, c’est surtout le vol sec qui est touché par la cybercriminalité. « Il faut mettre en place des outils de scoring pour se protéger des impayés », insiste Patrick Flamant, directeur France d’Ogone. « Sur 100 transactions, tous secteurs confondus, nous donnons le feu vert à 90, le feu orange à moins de 7,5 alors que 2 à 3 sont rejetés à cause du niveau de risque qu’elles présentent. » Les agences et TO de taille modeste n’ont pas forcément les moyens de s’offrir les services d’un prestataire pour la sécurisation des paiements. Pour eux, la prudence des salariés reste le meilleur rempart contre les usurpateurs de cartes de crédit, mais aussi les personnes de mauvaise foi, promptes à découvrir un cheveu dans le restaurant d’un palace…