Soutien des assureurs au tourisme : faute d’accord, le gouvernement pourrait légiférer
Une réunion est programmée le 11 mai pour tenter de parvenir à un accord entre les assureurs et les représentants des organisations de l’hôtellerie et de la restauration. Faute de quoi, la voie législative serait une option sérieuse, a averti Jean-Baptiste Lemoyne.
La tension monte encore d’un cran entre assureurs et les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. Depuis le début du confinement, qui a donné un coup d’arrêt brutal à leur activités, les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration dénoncent le silence des assureurs, et demandent à ce que leurs pertes d’exploitation soient indemnisées. Si les assureurs ont déjà versé 400 millions d’euros dans le fonds de solidarité mis en place pour soutenir les entreprises en difficultés à cause du Covid, le geste semble clairement insuffisant aux yeux des professionnels. Insuffisant, aussi, pour le gouvernement. Le 24 avril dernier, le président de la République avait incité les assureurs « à faire plus et à faire mieux » pour aider le secteur du tourisme, lors d’une réunion consacrée à la filière, a ainsi rappelé mardi Jean-Baptiste Lemoyne, le secrétaire d’Etat en charge du Tourisme. Une négociation a été entamée depuis entre la Fédération française de l’assurance (FFA) et les organisations du secteur, Umih (Union des métiers et des industries de l’hôtellerie), GNC (groupement national des chaînes hôtelières) et GNI (indépendants) portant notamment sur la compensation des pertes d’exploitation subies par les entreprises en raison du Covid-19, ont confirmé plusieurs sources.
Des pertes d’exploitation estimées à 60 milliards selon la FFA
Si quelques banques et assureurs ont décidé de verser une prime exceptionnelle à leurs assurés professionnels, beaucoup font encore la sourde oreille. Une situation qui a aussi entraîné de vives tensions dans le secteur très concurrentiel de l’assurance. Ces initiatives ont en effet provoqué la colère d’autres assureurs, qui s’étaient échinés à convaincre responsables politiques et professionnels que les pertes d’exploitation liées au coronavirus, évaluées 60 milliards d’euros d’après les calculs de la FFA, étaient trop élevées pour être prises en charge par l’assurance.
Les mesures d’aides spécifiques au tourisme dévoilées le 14 mai
Dans ce contexte tendu, la banque Publique d’Investissement, Bpifrance, a été mandatée pour faire une estimation des pertes d’exploitation du secteur, « un travail précieux pour avoir un dialogue sérieux entre les acteurs de la filière et les assureurs », a indiqué Jean-Baptiste Lemoyne.
Le gouvernement espère trouver un accord au terme d’une réunion programmée le 11 mai, « faute de quoi la voie législative serait une option sérieuse », a indiqué Jean-Baptiste Lemoyne lors de son point hebdomadaire.
Le 14 mai, des mesures d’aides spécifiques de soutien au secteur doivent être annoncées, au terme d’un comité interministériel consacré au tourisme.
Le secteur a bénéficié de près de 2 milliards d’euros de reports de crédit auprès des banques, a précisé de son côté la Fédération bancaire française (FBF), elle aussi associée aux discussions.