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IATA veut révolutionner la distribution

L’Association internationale du transport aérien va mettre en place une nouvelle norme de distribution qui pourrait court-circuiter les GDS. Mais elle fait cavalier seul.

La semaine dernière, IATA (Association internationale du transport aérien) votait la mise en place d’une alternative aux GDS, la NDC (New Distribution Capability), les premières versions devant être testées courant 2013. Cette nouvelle norme de distribution du transport aérien devrait « permettre d’encourager l’innovation de la même manière que l’iPhone a permis le développement des applications » déclarait alors le patron d’IATA, Tony Tyler. Objectif affiché : permettre aux compagnies aériennes de proposer des offres personnalisées en fonction du profil de chaque client sur tous les canaux, y compris via les agences de voyages, et de distribuer l’ensemble de leurs services additionnels. Mais cette révolution de la distribution dans le transport aérien n’est pas acquise. Pour les GDS, comme pour les agences de voyage, et même certaines compagnies aériennes, Iata fait cavalier seul.

PROBLÈMES TECHNIQUES, JURIDIQUES ET COMMERCIAUX

« Les compagnies aériennes ne peuvent pas décider, seules, sans avoir le point de vue des agents de voyages, sans leur expliquer quels seraient les bénéfices pour elles » explique Svend Leirvaag, vice-président Industry Affairs chez Amadeus. L’Ectaa, équivalent du SNAV à l’échelle européenne, regrette de ne pas avoir été consulté avant le mois de septembre. Même son de cloche de la part de son homologue aux États-Unis, l’Asta. Si Iata associe effectivement quelques agences, ce n’est que sur les modalités d’application d’un projet défini sans elles et par une dizaine de compagnies puissantes au sein de l’association.

Plus grave, la mise en place de la NDC pourrait butter sur des problèmes techniques, juridiques et commerciaux. Dans le système actuel, les compagnies aériennes déposent leurs tarifs dans les GDS et les agences viennent ensuite piocher dans cette base de données. La nouvelle norme fonctionnera sous un standard XML ouvert et les agences enverront des requêtes pour chaque demande à laquelle les compagnies répondraient par des offres spécifiques. « Nous traitons de très larges volumes de données et de transactions (…). Amadeus traite 95 % des transactions et envoi des requêtes aux systèmes informatiques des compagnies pour seulement 5 %. La NDC implique que toutes les requêtes seront traitées par les compagnies aériennes, parce qu’on appelle un modèle « pull » ». Cela devrait potentiellement augmenter de manière dramatique les besoins en capacité de traitement des données des systèmes internes des compagnies, entraînant une hausse des coûts et de la complexité (…) seules les plus grandes compagnies pourraient alors se le permettre » estime Svend Leirvaag.

Autre question, soulevée par l’Ectaa et sans réponse, celle du coût pour les agences. « Les agrégateurs et les agences de voyages devront repenser l’ensemble de leurs systèmes et de leurs processus pour s’adapter (…) ». Fabrice Dariot, PDG de l’agence en ligne Bourse des vols remarque ainsi : « Pour changer mon modèle économique, avec le système des GDS, qui répond à 97 % de mes besoins, il faudra, soit que j’y sois forcé, soit que les bénéfices du nouveau système soient supérieurs à l’ancien et au coût de l’adaptation ». Dernier frein, et non des moindres, les questions juridiques. Isabelle Leroy, de l’Ectaa, estime qu’il pourrait y avoir des incompatibilités avec les règlements européens sur la protection des données personnelles ou sur la transparence des prix. « On pourra difficilement comparer les offres puisque chaque réponse sera personnalisée » explique-t-elle.

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