Hurtigruten lance des croisières d’exploration en Norvège dès 2021
Désengagée d’une partie de ses contrats avec l’état norvégien, la compagnie de croisières se concentre désormais sur le développement de son activité touristique, en s’appuyant sur ses deux points forts : la Norvège et l’exploration.
Hurtigruten ne sera plus le seul opérateur à exploiter la ligne de l’Express Côtier, reliant Bergen et Kirkenes, en Norvège, depuis 1893. Ouverte à la concurrence, la ligne accueillera en effet la compagnie Havila, qui exploitera 4 « slots », tandis qu’Hurtigruten n’en exploitera plus que 7. « Une opportunité pour le groupe », qui récupère ainsi trois navires (les MS Trollfjord, MS Midnatsol et MS Finnmarken), selon Christine Bois-Beauval, la directrice générale de la compagnie norvégienne en France.
Effective dès le 1er janvier 2021, cette nouvelle configuration dans les eaux norvégiennes va permettre à Hurtigruten de rénover l’ensemble de sa flotte. « Nous allons les équiper de technologies hybrides, les renommer, les redécorer pour qu’ils adoptent les codes de la croisière d’exploration », précise Christine Bois-Beauval. Parce qu’Hurtigruten compte bien profiter de cette actualité pour opérer un virage plus franc vers l’activité « Tourisme » pur, en s’appuyant sur ses deux forces : la Norvège (80% des clients) et croisière d’exploration (20%).
12h d’escale dans les îles Lofoten
En effet, si la compagnie n’a plus à prouver son savoir-faire dans les eaux les plus hostiles de la planète, comme l’Antarctique (400 pax), où est positionné son nouveau navire, le MS Roald Amundsen ou encore le Spitzberg (500 pax), elle mise sur ces trois navires repensés pour conforter son statut de leader incontesté des eaux norvégiennes (12 000 clients français). « Nos missions nous obligeaient à ne desservir les fjords que pendant de très courtes escales, ou à vendre l’itinéraire par tronçon. Cela contraignait nos clients à passer la nuit à terre pour rejoindre le bateau de lendemain, tout en impactant nos taux de remplissage », précise Christine Bois-Beauval.
Hurtigruten a donc dessiné de « vraies » croisières d’expédition en Norvège, programmées dès le mois de janvier 2021. « C’est un produit qui va nous permettre d’affirmer notre savoir-faire. Nous voulons proposer une Norvège différente, avec des incursions dans les fjords les moins fréquentés, ou une escale à rallonge (12h) dans les îles Lofoten, contre 2 escales de 2h auparavant », détaille Christine Bois-Beauval. Avec un itinéraire de 13J/12N uniquement sur les flots, opérée hiver comme été, Hurtigruten propose en effet l’une des croisières les plus complètes sur la Norvège disponible sur le marché. Avec des départs 100% francophones à certaines dates.
Vendu en formule tout-inclus, comprenant notamment une dizaine d’excursions et d’activités originales comme un concert dans une grotte près de Traena, le produit « peut plaire à ceux qui découvrent la Norvège, comme aux repeaters », selon Christine Bois-Beauval. Déjà mis en vente, il devra séduire 2 000 clients français dès 2021. Tout en accompagnant la croissance continue d’Hurtigruten. En effet, et même si elle est moins soutenue que prévu, Hurtigruten continue de grandir sur le marché français et devrait boucler son exercice au 31 décembre avec un chiffre d’affaires en croissance d’environ 9%, dépassant ainsi largement les 25 millions d’euros.
Des croisières dans des eaux plus chaudes ?
Des performances qui résultent notamment des différentes formations dispensées aux agences par les 3 commerciaux d’Hurtigruten en France. « Nous proposons de plus en plus de webinar, qui réunissent en moyenne 60 agents de voyage en direct, et qui sont disponibles ensuite sur notre site. Ce sont nos commerciaux, qui sont allés au Spitzberg ou en Islande par exemple, qui animent ces webinars, et ça marche. Nous aimerions en proposer un différent chaque mois », précise Christine Bois-Beauval. « C’est le meilleur moyen d’accompagner les agences à bien identifier leurs cibles ».
D’autant plus que la compagnie aura besoin d’une mobilisation commerciale de premier ordre pour absorber la faillite de Thomas Cook. Hurtigruten, qui travaille avec un « Top 200 » d’agences en France, estime que 30% d’entre elles appartenaient au réseau en faillite. « Nous irons donc rencontrer toutes les agences reprises, mais aussi les agences à proximité. Nous devons être sûrs d’avoir le bon interlocuteur, et qu’il soit formé, pour ne pas dépendre que d’un réseau », analyse Christine Bois-Beauval, en précisant que Selectour reste le réseau de distribution le plus performant pour Hurtigruten.
Surtout si la compagnie norvégienne entend poursuivre son expansion, en France comme ailleurs. La livraison d’un nouveau bateau d’exploration hybride, le MS Fridtjof Nansen, prévue pour le 1er avril 2020, va dans ce sens. Hurtigruten pourra ensuite se concentrer sur la rénovation de sa flotte, et envisager la commande d’un nouveau navire… pour explorer des eaux plus chaudes ? « Pourquoi pas ? », élude Christine Bois-Beauval.
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